L’idée de construire une mosquée à Grigny est née en 2003. Les deux salles de prière utilisées depuis 2000 sont beaucoup trop étroites pour le nombre de fidèles. Faire construire un grand lieu pour se réunir et prier, l’idée en séduit plus d’un ici. «Malgré tout, au début, les collectes restaient timides», souligne Laïd Ziara, secrétaire général de l’Union des musulmans de Grigny (UMG), l’association qui collecte l’argent. A l’époque, avec des associations locales et des habitants curieux, ils se retrouvent et partagent leurs avis sur le projet de construction. «On voulait que les idées viennent de la masse, on a cherché une diversité», affirme Laïd.
Aucun financement de l’extérieur
En 2005, ils arrivent peu à peu à affiner leur projet. Ils débutent les démarches et se rapprochent des autorités locales, créent leur association et commencent à discuter des différents sites de construction. Petit à petit, ils commencent à amasser un peu d’argent, même s’il a d’abord fallu montrer patte blanche. «Nous sommes tous bénévoles dans l’association, nous travaillons en toute transparence. Au début de la collecte, c’est normal que les gens aient peur que le projet n’aboutisse pas, mais nous avons su leur montrer que l’on était sérieux, responsables et compétents», avance le secrétaire général.
Si, au début, tout le monde notait le montant des recettes et des dépenses sur son petit carnet, rapidement, la publication automatique des relevés de banque et le suivi hebdomadaire de toutes les dépenses ont permis de rassurer les donneurs. «C’est indispensable, car nous étions déterminés à ne recevoir aucun don de l’extérieur. Pour le financement, c’était à l’échelle locale ou ce n’était pas la peine.» Le budget est évalué à 4,5 millions d’euros. Le financement est principalement issu de collectes sur le marché et les lieux de prière. En 13 ans, deux millions et demi ont été recueillis. Les travaux ont débuté dès que le million a été atteint.
Une mosquée pour tous
A terme, les fidèles bénéficieront d’un grand complexe polyvalent, en plus de la partie cultuelle. Une zone marchande composée de quatre locaux commerciaux — dont un reservé à la mosquée — permettra au site de s’autofinancer.
Plus d’informations à retrouver dans notre journal ou notre édition numérique du 18 août.
