Palaiseau : Le baccalauréat mention « courage »

Palaiseau : Le baccalauréat mention « courage »

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Emilie lors des résultats du baccalauréat.

Elle a fêté son anniversaire le 11 juillet dernier. Et pour ses 21 printemps, elle s’est offert le plus beau des cadeaux. En avance, certes. Mais le 5 juillet, Emilie a obtenu son baccalauréat série économique et sociale. Une formalité pour certains, un « challenge » désormais relevé pour la jeune fille, handicapée à 80 %. A 5 ans, elle confiait à sa mère : « Moi aussi j’aurais le bac. » C’est aujourd’hui chose faite.

Echanger grâce à un ordinateur

Alors qu’elle est âgée d’à peine 10 jours, les médecins confient aux parents d’Emilie que leur fille a contracté un virus dans le ventre de sa mère. Le cytomégalovirus, qui aujourd’hui l’handicape fortement. « Elle ne peut rien faire toute seule et communique grâce à un ordinateur », précise Eliane, sa maman. Mais Emilie est une battante. Tout comme les personnes qui l’entourent. Une véritable armée prête à tout pour rendre le quotidien de la désormais bachelière, plus simple. Ou tout du moins, moins compliqué. « Je n’ai jamais pensé abandonner vraiment, mais quelques fois il s’en est fallu d’un poil. Il y a eu beaucoup de monde sur ma route pour m’aider à réaliser ce projet, c’est à toutes ces personnes extraordinaires que je dois cette réussite », explique celle qui veut devenir écrivain.

Emilie a toujours suivi les cours dans des classes ordinaires. « Je me suis toujours battue pour ça », explique sa maman, qui tient à remercier tous les établissements de Palaiseau. Le bac en poche, l’aventure ne s’arrête pas là. C’est la faculté qui attend Emilie. « L’université de Guyancourt dans les Yvelines est la seule adaptée à son handicap, explique Eliane. Désormais il faut trouver quelqu’un qui puisse l’accompagner quotidiennement pendant les cours. Un autre challenge. »

Pour les yeux d’Emilie

En 1998, les parents de la jeune fille ont créé l’association Pour les yeux d’Emilie. Objectif : faire connaître le cytomégalovirus (CMV) et favoriser la rééducation et l’accompagnement à l’autonomie d’Emilie. L’association s’applique aujourd’hui à organiser des ateliers danse musique ou chant. Un combat permanent que la jeune femme, très entourée, continue de mener quotidiennement : « Le handicap physique ne signifie pas pour autant l’absence de pensée. »

 

Marguerite de Becdelièvre