Labélisé « Centre référent d’excellence » en février, le service bariatrique de l’hôpital privé Claude-Galien accueille des patients obèses et propose un suivi médical et opératoire.
« On se sent vraiment accompagnés, suivis. » C’est ce que s’accordent à dire les patients pris en charge dans le service bariatrique (relatif au traitement de l’obésité). L’Hôpital privé Claude-Galien suit des patients obèses dans leur parcours médical et opératoire. En février dernier, le service a reçu le label « Centre référent d’excellence ». Cette distinction reconnait l’engagement de l’équipe soignante – chirurgiens, nutritionnistes, diététiciens, psychologues – qui accompagne les patients durant tout leur parcours de soin.
« On est accompagné. On se sent compris aussi. Le fait qu’il y ait tout au même endroit, c’est vraiment un plus. Ça évite de prendre des rendez-vous à droite, à gauche », explique Héléna Gernez, patiente dans le service. Les patients sont suivis au moins six mois en amont de leur opération, notamment par une hospitalisation de semaine. Pendant ces trois jours, chacun bénéficie d’un bilan médical complet, de consultations avec un nutritionniste, d’ateliers diététiques et sportifs.
« On dénigre souvent les personnes grosses »
Cette courte hospitalisation permet une prise en charge complète, simplifiée, qui se veut plus efficace.
Héléna avait déjà une hospitalisation et de nombreuses consultations – nutrition et diététique – à son actif. Tout s’étant montré infructueux. « Il y a une motivation en plus parce que cette fois je suis accompagnée. Parfois on a peur de retomber dans les troubles du comportement alimentaire. Là, j’ai moins peur parce qu’il y a du personnel qui t’accompagne, témoigne celle qui semblait avoir tout essayé. C’est ce qui est vraiment bien parce qu’il y a peu de personnes qui se mettent à notre place. On dénigre souvent les personnes grosses en leur disant “Vous ne faites que manger, autant aller courir”. Là on se sent comprises. » Cette force, elle le tire également du collectif. « Ici je suis la plus jeune, même si j’ai 22 ans. Je me suis retrouvée avec des mamans » avec qui elle a pu tisser des liens. « On a toutes une vision de la vie différente et c’est ça qui a fait la différence par rapport à avant. On a su s’écouter et rester dans la bienveillance. » Le groupe de parole animé par l’association Resebo permet aux futurs opérés d’échanger avec d’anciens opérés. « L’association c’est un plus parce qu’on se rend compte en dehors des médecins qui n’ont pas été « sleevés ». Là, on a vraiment le point de vue post-opératoire et personnel. Les intervenants nous ont raconté leur parcours. C’est pour ça que moi j’ai décidé de peut-être attendre pour la sleeve. Ça m’a permis de me rendre compte des choses. »
La « sleeve » est, avec le « by-pass », une des deux opérations proposées dans le service. Elle consiste à retirer une partie de l’estomac pour limiter l’apport alimentaire. Cette intervention a de lourdes conséquences et nécessite un suivi médical à vie. Arrivée déterminée à réaliser l’opération, ce séjour lui a redonné l’espoir, cette « dernière chance » de recourir à un rééquilibrage alimentaire. Petit bémol cependant pour le groupe de patients qui aurait aimé que soit conservé le temps avec la psychologue pour mieux comprendre le lien avec leurs émotions. Toutefois, pour les patients qui se font opérer, un suivi psychologique et nutritionniste est mis en place pour les accompagner au mieux pour le restant de leur vie. Alors qu’en 2020 l’obésité touchait 17% des adultes (selon Santé publique France), sa prise en charge devient donc un enjeu de santé publique.
Ecrit par Elsa Gasperitsch