A Grigny, l’épicerie sociale épaulée par la coopérative bio régionale

A Grigny, l’épicerie sociale épaulée par la coopérative bio régionale

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Entre la première et la quatrième semaine du confinement, le nombre de familles inscrites à l'épicerie sociale a été multiplié par trois.

D’une pierre deux coups. Face à la crise sanitaire et les difficultés que rencontrent les exploitants agricoles à distribuer leurs récoltes, la Ville de Grigny a choisi de se tourner vers la coopérative bio Ile-de-France afin d’alimenter l’épicerie sociale. Davantage de produits qui permettent à l’épicerie de répondre aux demandes de colis solidaires en forte augmentation. 

Des pommes de terre fraiches, sous vide, des carottes et des yaourts. Les produits ont été livrés dans la matinée du jeudi 16 avril au centre culturel Sidney Bechet à Grigny. Main dans la main, la Ville a décidé de travailler avec la coopérative bio Ile-de-France. Un partenariat qui permet d’un côté aux 70 exploitants agricoles qui forment la coopérative de ne pas perdre la totalité de leurs récoltes et de l’autre, de répondre à la demande en augmentation de colis alimentaires solidaires par les familles grignoises.  

La coopérative, créée en 2014, a pour but de contribuer au développement d’une agriculture biologique en misant notamment sur l’approvisionnement des cantines scolaires. « Cependant, depuis le début du confinement, celles-ci ne sont plus en activité et privent donc ces exploitants de leur débouché commercial », note la mairie. 60 % de leurs récoltes étant destiné à la restauration collective, il leur fallait trouver une solution. « Les magasins bio ont joué le jeu, ce qui a permis de compenser un petit peu, mais pas suffisamment. L’opération de la Ville de Grigny nous aide beaucoup », indique Nathalie Zanato, directrice de la coopérative.

Ainsi, ont été sauvés de la perte : 200 kg de pommes de terre entières, 75 kg de pommes de terre préparées, 180 kg de carottes et 1 000 yaourts. La coopérative alerte cependant sur l’après confinement : « Ce qui nous impacte beaucoup, c’est le lait, nous avons 1 400 litres par jour à transformer. Nous avons notamment fait beaucoup de fromages, mais il faudra que les collectivités restent au rendez-vous quand le scolaire reprendra. C’est très important ». En principe, d’autres villes de l’agglomération Grand Paris Sud devraient opter prochainement pour ce genre d’action. 

L’aide exceptionnelle aux familles modestes versée le 15 mai

Cette livraison est d’abord à destination des foyers grignois qui se fournissent en alimentaire auprès de l’épicerie sociale. En un mois, 200 familles, soit 300 adultes et 400 enfants, ont été approvisionnées, mais le nombre augmente. « La première semaine du confinement, nous avons livré 35 colis. Cette semaine c’est entre 90 et 120 par jour », détaille Saïd Seddouki, directeur de l’action sociale à Grigny. 

Outre les familles déjà enregistrées, et sans compter la quarantaine de nouvelles qui se sont inscrites le jour de cette livraison, l’épicerie sociale va également livrer les familles du Secours populaire, de la Croix-rouge, de la Maison départementale des solidarités, l’ehpad du Bois joli, le CHSF et la clinique du Mousseau. Une solidarité qui fonctionne dans les deux sens. « Nous allons essayé de leur passer une commande par semaine », a fait savoir Saïd Seddouki. Une action de la ville qui devrait permettre aux familles de mettre du beurre dans les épinards, avant le versement par la CAF de l’aide exceptionnelle aux foyers modestes promise par le gouvernement, le 15 mai.