Athlétisme : PML en quête d’une nouvelle médaille mondiale

Athlétisme : PML en quête d’une nouvelle médaille mondiale

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Si le titre sur 60 m haies semble inaccessible, Pascal Martinot-Lagarde est bien décidé à ramener une nouvelle médaille internationale à l’issue des championnats du monde en salle organisés ce week-end à Belgrade (Serbie).

Blessé aux ischio-jambiers lors des deux derniers hivers, Pascal Martinot-Lagarde avait manqué les championnats du monde 2020 et les championnats d’Europe 2021. Le pensionnaire de l’ES Montgeron se fait donc une joie de prendre part aux mondiaux en salle de Belgrade (Serbie) ce week-end. « Je réalise un très bel hiver. Ça fait longtemps que cela ne m’est pas arrivé et j’espère bien décrocher une nouvelle médaille », lance le vice-champion du monde en salle 2014 et 2016 (3e en 2012), heureux que son corps le laisse enfin tranquille après une année 2021 perturbée par les blessures.

Travail de réathlétisation après les Jeux de Tokyo
Le sociétaire de l’ES Montgeron avait toutefois pu disputer les Jeux olympiques de Tokyo où il avait pris la 5e place de la finale du 110 m haies. « Après les JO, Pascal a réalisé un gros travail de réathlétisation avec Christophe Keller, le préparateur physique de l’équipe de France de volley-ball, qui nous a apporté des solutions de travail pour éviter les blessures, explique son entraîneur Benjamin Crouzet. Pascal manque de souplesse au niveau des lombaires, ce qui occasionne des problèmes de dos ou des blessures aux cuisses. Il a désormais des exercices quotidiens de prophylaxie. Nous avons aussi revu certaines modalités d’entraînement, notamment les séances de musculation. On a également diminué les charges d’entraînement. » Des changements nécessaires car, avec l’âge (ndlr : il a plus de 30 ans), Pascal Martinot-Lagarde n’a plus la même capacité à récupérer qu’il y a encore cinq ans. « Mais il a toujours l’envie de performer, apprécie son coach. Comme il dit souvent, il est un peu comme une voiture qui affiche 150 000 bornes au compteur. Il doit le gérer pour pouvoir l’emmener à 200 000. »

Son meilleur chrono en salle depuis 2016
Si son ambition future est de disputer les Jeux de Paris en 2024, à court terme, PML compte bien continuer de se mêler à la lutte avec les meilleurs de sa discipline. Lors du meeting de Liévin (Pas-de-Calais), le 17 février dernier, il a confirmé sa très bonne forme actuelle en s’intercalant entre les deux Américains Grant Holloway et Jarret Eaton avec un chrono de 7″46, à un centième de son record personnel et à cinq du record de France de Dimitri Bascou. Un temps qu’il n’avait plus réalisé depuis 2016 et la finale des championnats du monde (2e) à Portland (Etats-Unis). « A Liévin, il a été le plus rapide après la troisième haie. S’il réalise une meilleure mise en action, il peut battre le record de France, estime Benjamin Crouzet. Pascal réalise une très belle saison. Il a certes perdu en explosivité mais il maîtrise son art. Il a de l’expérience, il sait gérer ses émotions dans un grand championnat. Et même si Holloway reste intouchable (7″35, meilleure performance mondiale de l’année), les haies restent les haies, et on n’est jamais à l’abri d’une faute. »

Ce dimanche à Belgrade, Pascal Martinot-Lagarde tentera de décrocher un quatrième podium mondial en salle, même s’il devra enchaîner séries (10h05), demi-finale (17h05) et finale (19h25) en une journée. « Je sais gérer, j’ai du métier », sourit le hurdler, qui avait préféré déclarer forfait pour la finale du 60 m haies du meeting de Paris, le 6 mars, après avoir ressenti une tension au mollet gauche sur une impulsion, à l’échauffement. « Je n’ai voulu prendre aucun risque car la dernière fois que j’étais dans cette situation, lors du meeting de Karlsruhe (Allemagne), en 2021, j’ai voulu courir et je me suis blessé à l’ischio droit. J’ai traîné cette blessure toute l’année, raconte PML. Je me suis écouté mais il n’y avait rien de grave. J’avais encore quelques courbatures liées au gros travail effectué après les championnats de France. »
Dans une discipline toujours aussi concurrentielle avec l’Américain archi-favori Grant Holloway et une bonne dizaine de candidats au podium, dont le champion de France Wilhem Belocian, PML sait qu’aucune erreur ne sera permise pour monter sur le podium.

Aymeric Fourel