Eric Cantarel, un entrepreneur engagé de l’Essonne

Eric Cantarel, un entrepreneur engagé de l’Essonne

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Eric Cantarel, a laissé sa place de président d'Oray en fin d'année 2022 après plus de 30 ans aux commandes.

Depuis plus de 30 ans, Eric Cantarel est un entrepreneur engagé sur le territoire essonnien.

Rien ne destinait Eric Cantarel à devenir chef d’entreprise. Cet enfant de fonctionnaire, n’imaginait pas travailler dans le secteur privé. Ce n’était pas dans ses gênes. Et pourtant, le destin en a décidé autrement.

«Mes parents étaient tous les deux scientifiques et j’étais programmé pour suivre le même parcours. Je travaillais dans un laboratoire de recherche militaire lorsqu’un ancien professeur de l’Ecole nationale supérieure d’Arts et Métiers m’a contacté. Il était administrateur d’une société qui cherchait un directeur technique », se souvient-il.

Cette société s’appelait Oray et se trouvait à Dourdan. Eric Cantarel rencontre alors le fondateur et il se rend compte que celui-ci cherche plutôt un chef d’atelier expérimenté. Lui n’avait alors que 23 ans et n’en était qu’au début de sa carrière professionnelle. «Pourtant, ça a marché et il m’a finalement proposé le job. Je suis arrivé le 1er  octobre 1989 et je ne suis pas reparti», résume-t-il.

Le fils de fonctionnaire, biberonné au service public, découvre alors le monde de l’entreprise. «J’ai découvert un monde où l’on dispose d’une immense liberté, d’une grande agilité et d’une facilité dans la prise de décision», confie Eric Cantarel. A cela s’ajoutent des rencontres, comme celle de Jean-Paul Chaudron, le PDG de Mécanobloc et ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Essonne (CCI 91). «Des hommes comme Jean-Paul et quelques autres m’ont fait comprendre ce que c’était qu’être entrepreneur», souligne-t-il.

A 26 ans, il devient dirigeant d’Oray

Trois ans après son arrivée à Oray, avec 18  autres actionnaires minoritaires, il devient dirigeant de l’entreprise où il est arrivé il y a trois ans. Devenu passionné par l’activité de l’entreprise, l’image, il participe à la conception et au développement des produits, et développe l’activité commerciale avec une forte présence dans les salons.

« Pendant 10  ans, nous avons eu une croissance de 10 % par an», précise l’entrepreneur. Durant cette période, Oray devient le leader français de la conception, fabrication et distribution d’écrans de projection et accessoires audiovisuel. A l’échelle européenne, elle est la n°2, et pèse 7 millions de chiffre d’affaires grâce au travail de ses 40 salariés.

Des salariés qui représentent une autre facette du travail du chef d’entreprise, celle de manager. Là aussi, rien dans le parcours d’Eric Cantarel ne le préparait à ces tâches. « Les premières années, j’ai appris sur le tas, puis j’ai rencontré le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise et j’ai fait énormément de formation. J’ai écumé le centre de formation de Blois. J’ai compris alors que c’était un métier, et qu’aucun instinct ne nous préparait à cela», confie-t-il.

A côté de son entreprise, il devient lui-même membre du bureau national du CJD, et élabore un programme de formation pour les dirigeants à la réflexion stratégique ainsi qu’au développement à l’international. Et son engagement ne s’arrête pas là. Depuis 2001, il s’est engagé au sein de la CCI 91, à la Faculté des Métiers de l’Essonne, au sein du Groupement d’employeurs Res’source, et la liste n’est pas exhaustive.

Il a été l’un des initiateurs de l’événement Entreprises à la rencontre de vos voisins avec Gérard Huot. Toujours, il a eu la volonté de sensibiliser les acteurs institutionnels aux besoins des entreprises, à l’intelligence économique.

«Au début de ma carrière de chef d’entreprise, il n’y avait pas de relation avec les élus, zéro  écoute, et même une sorte de défiance. Aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé et il y a un vrai échange. Je pense que les intercommunalités ont beaucoup changé la relation entre le monde institutionnel et le monde économique. Mais je pense que l’on n’intègre pas encore suffisamment l’économie dans les décisions fondamentales. De ce fait, les politiques se retrouvent ensuite en train de gérer l’incendie », se désole-t-il.

Un sujet qu’il connaît bien là encore, représentant des entreprises au sein du Conseil de la simplification pour les entreprises de 2013 à mai 2017, il n’a pu que constater les difficultés à simplifier. «Nous avions proposé alors 200  mesures de simplification, mais il en arrivait autant dans les tuyaux de l’autre côté », conclut-il.