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Essonne : le Moulin de la Planche touché par la crise inflationniste à Ormoy-la-Rivière

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Le Centre de formation des apprentis du Moulin de la Planche fait face au défi de l’inflation dans son quotidien.

Arnaud Domingues a pris la direction du Moulin de la Planche en octobre dernier. S’il se veut « optimiste » pour l’avenir de la structure, il admet que la crise inflationniste impacte de manière importante l’établissement.

C’est principalement la crise énergétique qui touche le Moulin de la Planche dans son activité. Mais, dans un contexte d’inflation généralisée, il n’y a guère de poste où des augmentations ne grèvent pas le budget de l’établissement. « Nos factures de gaz et d’électricité augmentent fortement. Pour l’instant, la proposition de notre fournisseur de gaz nous laisse entrevoir une multiplication par trois de notre facture », indique le directeur. Concrètement, cela signifie le passage de 30 000 € à 90 000 € de dépense annuelle sur ce poste. Concernant l’électricité, le Moulin de la Planche n’a pas encore eu de chiffres annoncés par son fournisseur, mais une hausse significative est aussi attendue. « Nous sommes aussi touchés par la hausse du prix des matières premières. L’augmentation est de 10 à 13 % environ », souligne-t-il.

Globalement, pour l’établissement au budget annuel d’1,8 million d’euros, l’ensemble des augmentations pourraient s’établir à 5 % de son budget global. Considérable !

Pas de concession sur la qualité de la formation des élèves

Pour cet établissement privé qui remplit une mission de service public d’éducation et de formation des jeunes, le travail quotidien de la direction consiste à trouver des pistes pour faire face à ce problème.

« Notre priorité, c’est que les élèves ne pâtissent pas de ces augmentations ni dans leur scolarité, ni dans leur accueil », insiste Arnaud Domingues. L’établissement qui compte environ 200 élèves dispose aussi d’un internat et est un lieu de vie pour de nombreux jeunes, de l’Essonne, du Loiret (45) ou de l’Eure-et-Loir (28) qui y suivent leur scolarité.
L’autre priorité, c’est de ne pas perturber le travail des enseignants. D’ailleurs, l’association des MFR dont fait partie le Moulin de la Planche a décidé d’augmenter la valeur du point de rémunération pour les aider à faire face eux aussi à l’inflation. Il s’agit enfin de ne pas faire peser cette situation financière compliquée sur les familles. « Nous arrivons à contenir l’augmentation du coût de la scolarité à 8 % pour la rentrée de 2023 », précise le directeur.

A côté de cela, il faut trouver des solutions. « Nous devons réviser nos priorités et décaler certains projets », concède-t-il. Ainsi, le remplacement de la chaudière à gaz de 1972, d’un coût estimé à 70 000 € ne pourra pas se faire à cause de l’augmentation, ironie du sort presque équivalente, de la facture de gaz. « Nous travaillons sur le calendrier des vacances pour étendre d’une semaine les vacances d’hiver, dans une période de forte consommation », mais il faudra pour cela rester ouvert une semaine de plus en juillet. « Nous allons nommer dans chaque classe un élève qui sera référent énergie. Il aura pour mission de faire attention aux petites choses du quotidien, sur la lumière, ou le chauffage, pour éviter le gaspillage énergétique », annonce Arnaud Domingues.

Si la crise ne doit durer qu’une année, le Moulin de la Planche pourra l’endurer. Mais, si elle dure dans le temps, « alors les pouvoirs publics vont devoir prendre conscience du problème ». Le Moulin de la Planche est face à un défi immense aujourd’hui. Son rôle localement, le seul centre de formation d’apprentis du Sud de l’Essonne, dans des filières comme la restauration, la pâtisserie ou le commerce, qui sont en tension dans le département même, est essentiel. Sa réputation n’est d’ailleurs plus à faire. C’est ce qui rend optimiste toute l’équipe de l’établissement, mais l’année 2023 s’annonce quoiqu’il arrive difficile.