Essonne : l’Inrap révèle le passé de l’église d’Authon-la-Plaine

Essonne : l’Inrap révèle le passé de l’église d’Authon-la-Plaine

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Une dizaine de sépultures a été découverte par les archéologues de l'Inrap.

Avant le lancement de travaux sur l’église Saint-Aubin, l’INRAP effectue un diagnostic de l’édifice jusqu’au vendredi 17 février.

La municipalité, l’association Authon Patrimoine et les habitants attachés à l’église Saint Aubin du village sont impatients de voir débuter les travaux de l’église cette année. «Nous allons lancer des travaux d’urgence sur l’église dans le courant de l’année 2023. Il s’agit de maîtriser les eaux pluviales autour de l’église qui affaiblissent les fondations du bâtiment », indique Nicolas André, maire. Des remontées capillaires affectent en effet le bâtiment et ses fondations, provoquant des mouvements et quelques fissures en façade ou à l’intérieur de l’église.

Mais avant que ces travaux ne commencent, des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sont sur place afin de diagnostiquer l’église Saint Aubin et apporter ainsi des éléments techniques supplémentaires à l’architecte chargé des travaux.

« Notre venue a été prescrite par le service régional de l’archéologie », précise Claude De Mecquenem de l’Inrap, présent ce vendredi 10 février à Authon-la-Plaine. Cette prescription a été faite en amont des travaux prévus sur la gestion des eaux pluviales. Plusieurs sondages ont donc été effectués à l’extérieur, sur le pourtour de l’église, ainsi qu’un sondage à l’intérieur « à la demande de l’architecte, afin de compléter les études », précise l’archéologue.

Une occupation humaine des IIIe ou IVe siècle

Ce diagnostic va permettre de comprendre la dynamique générale du bâtiment. Comme toutes les églises, sa construction a été faite en plusieurs étapes au fil des siècles, avec des méthodes de construction différentes, et sans forcément de cohérence structurelle globale. C’est le cas ici, « dans la nef, on peut voir deux parties avec des orientations différentes », constate Claude De Mecquenem.

Le travail mené par les professionnels de l’Inrap a permis de confirmer plusieurs choses. « Nous avons trouvé des éléments confirmant une première occupation humaine qui n’a rien à voir avec l’église. L’époque est à confirmer, mais cela pourrait dater du IIIe ou IVe siècle », annonce-t-il.Une occupation antique qui est un élément important pour les chercheurs à une échelle plus large de la dynamique de peuplement de la région.

En ce qui concerne l’église, « nous avons confirmé qu’il y eu un état plus ancien que celui qu’on imaginait jusqu’alors du XIIe siècle pour le portail, le clocher ou la nef », indique-t-il. Une dizaine de sépultures ont été découvertes, à la fois d’adultes et d’enfants, en contact direct avec les fondations de l’édifice. Celles-ci seront datées au carbone 14.

Après la phase de terrain qui se conclura le vendredi 17 février prochain, la phase d’étude se poursuivra en laboratoire dans les semaines et mois à venir, afin d’analyser les éléments collectés, et produire un rapport qui sera à la fois essentiel pour les travaux à venir, mais également un apport supplémentaire quant à la connaissance de l’église Saint Aubin et du village d’Authon-la-Plaine d’une manière générale.

« Nous souhaitons pouvoir organiser une réunion publique avec la population quand le rapport sera publié afin de partager ce que l’on aura appris grâce au travail de l’Inrap », conclut Nicolas André.

Claude De Mecquenem, de l’Inrap, explique son travail aux élus et membres des associations du village.