Le char à voile à la conquête des plaines

Le char à voile à la conquête des plaines

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L'école du Plessis-Pâté dispose de douze chars à voile.

Faire du char à voile dans les plaines, c’est l’objectif de la Fédération française de char à voile et pour ça, elle compte sur le “Projet In Land” implanté en plein cœur de l’Essonne.

Du char à voile sans mer et sans sable, telle est la finalité du surprenant “Projet InLand”. La plupart des personnes voit le char à voile comme un sport de vacances en bord de mer mais ici, il est question de piste de décollage. Depuis 2017, la Fédération française de char à voile (FFCV) a mis en place ce projet pour développer le char à voile dans les terres, d’où son nom. Avec lui, l’idée est aussi de rendre ce sport accessible à tout le monde. La fédération s’est implantée dans l’ancienne base aérienne 217 au Plessis-Pâté en y installant son siège en plus d’une école. Ce plan permet aussi de s’adapter aux changements climatiques car les plages deviennent de moins en moins accessibles. Elles sont alors remplacées par les pistes de décollages.

La piste de 100 mètres de largeur et 1,4 kilomètre de longueur est mise à la disposition des amateurs et de l’école de char à voile installée sur le site depuis 2018. Eric Chassang, trésorier adjoint de la FFCV, parfois sur les lieux, explique que « le béton n’a que des avantages, les chars glissent moins et ont plus d’accroche ». Le vent est aussi à prendre en considération, mais contre toute attente, « il y autant de vent que sur les côtes, par contre le vent de terre reste plus irrégulier que celui de mer », souligne-t-il. De plus, autre avantage, « les marées ne sont pas à prendre en compte ainsi que l’état des plages laissé par les marées hautes », indique Christian Février, coordinateur du site. Sur les littoraux, les clubs sont alors obligés de s’adapter, ce qui laisse des tranches horaires pas forcément avantageuses pour les pratiquants. Le décor marin peut éventuellement manquer, mais là-dessus « nous avons les goélands pour rappeler la mer », ajoute Eric en ricanant. 

« Le béton n’a que des avantages »

L’école est importante car elle est la première étape du “Projet In Land”. Elle sert à initier les Essonniens à la discipline car la plupart n’a jamais eu l’occasion d’en pratiquer. Une fois les cours terminés et après avoir emmagasiné assez d’expérience, il est possible de louer un char et pratiquer en autonomie, le moniteur est juste là pour indiquer le sens du vent. Ce projet est tout un processus, à ce jour, il vient tout juste d’entrer dans la seconde phase, celle où il y a de plus en plus de locations pour des séances en autonomie. Les plus passionnés, expérimentés et aguerris ont la possibilité de rejoindre le club Kite 2 Ouf à Bondoufle, qui a aussi accès à la piste. Eric précise que chaque année le nombre d’adhérents augmente, étant lui-même président du club. A noter que la piste de l’ancienne base a accueilli une finale de championnat de France, en plus des compétitions du club.

Anthony Gaujard