Le jour de gloire (4/4) : Roussel, une saison à rebondissements

Le jour de gloire (4/4) : Roussel, une saison à rebondissements

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Jérémy Roussel et ses partenaires ont marqué l'histoire de Chambéry en remportant le seul titre de champion de France D1 du club savoyard. ©DR

Anciens pros devenus entraîneurs, ils racontent un moment marquant de leur carrière de joueurs. Pour ce dernier rendez-vous, Jérémy Roussel, l’entraîneur du Massy-Essonne Handball, revient sur son titre de champion de France D1 obtenu avec Chambéry en 2001.


Champion de France avec Chambéry en 2001, Jérémy Roussel aura vécu une saison compliquée à cause des blessures et de la concurrence à son poste. Cependant, l’entraîneur essonnien retient de nombreux bons moments extra-sportifs.

« Sportivement difficile mais très riche humainement. » Une saison 2000-2001 que n’est pas prêt d’oublier Jérémy Roussel, l’entraîneur du Massy-Essonne Handball. Celle du seul titre majeur de sa carrière de joueur. Un trophée obtenu vingt ans auparavant avec le Stade Olympique de Chambéry. Le seul titre de champion de France du club savoyard jusqu’ici. « Chambéry n’a plus été champion depuis que je suis parti. Il y a peut-être une relation de cause à effet (sourire) », plaisante l’ancien ailier droit de la Team Chambé. Annoncé comme favori de cette saison avec Montpellier, le Chambéry des frères Gille (Benjamin, Bertrand et Guillaume) ou encore de Daniel Narcisse avait assumé son statut en s’offrant vingt-trois victoires en vingt-six matchs. Mais pour arriver à l’obtention du Graal, Jérémy Roussel en a vu de toutes les couleurs.

Une préparation de la préparation
A commencer par une préparation estivale qu’il ne recommande à personne. « Philippe Gardent, qui était l’entraîneur de Chambéry à l’époque, était connu pour faire des préparations d’avant saison terribles, se rappelle le natif de Clermont-Ferrand. Une prépa calquée sur celle de la prépa olympique de 1992. L’objectif était de mettre les joueurs plus bas que terre et de voir s’ils se relèvent. Pour anticiper, j’avais effectué une préparation physique à la préparation physique. Je suis arrivé en pleine forme et puis j’ai explosé au bout de quatre-cinq semaines. Même si ma grand-mère avait été dans les buts, j’aurais été incapable de marquer. »

Une bande de potes
A cause de ce syndrome de surentraînement, Jérémy Roussel se blesse en début de saison au pied (5e métatarse). Barré par un concurrent de taille à son poste, Mickaël Grossmann, l’Auvergnat n’aura pas eu beaucoup de temps de jeu cette saison. Une saison où il découvrira la Coupe d’Europe. Sur le plan sportif, la saison fut usante physiquement et psychologiquement. Mais Jérémy Roussel garde de bons souvenirs extra-sportifs. « On était une bonne bande potes. On a passé beaucoup de temps ensemble en dehors du terrain. On avait une caisse noire qui a financé pas mal de barbecue avec les bénévoles et les supporters », se souvient l’ex-joueur de Villeneuve-d’Ascq et de Créteil.

Une table chez Marc Veyrat
Autre réminiscence pour Jérémy Roussel et pas des moindres. Le coach du MEHB a eu le privilège d’émerveiller ses papilles dans le restaurant de Marc Veyrat, La Maison des Bois à Manigod (Haute-Savoie), trois étoiles au Guide Michelin. « A mi-saison, on était à quatorze victoires de suite. Un sponsor de l’époque nous dit :
« Si vous êtes champion, j’invite tout le monde chez Marc Veyrat ». On n’avait pas conscience de ce qu’était un trois étoiles, On est quand même resté six heures à table mais on en a pris plein les yeux et la bouche ! » A travers ces nombreuses anecdotes, on peut affirmer que quand un groupe vit bien, il peut déplacer des montagnes.

Jérémy Andrieux


Jérémy Roussel vu par Laurent Busselier

« On se voyait plus que l’on voyait nos femmes »

Coéquipier de Jérémy Roussel lors de cette saison historique, Laurent Busselier – aujourd’hui assistant-coach de Érick Mathé à Chambéry (Starligue) – se souvient d’un joueur aux multiples qualités. « On est arrivé en même temps à Chambéry. Jérémy venait de Villeneuve-d’Ascq et moi de Montpellier. Ce n’était pas le joueur le plus physique mais il maniait très bien le ballon. Il était très intelligent avec un bon état d’esprit »,
confie Busselier, qui a passé de nombreuses heures avec le natif de Clermont-Ferrand. « On se voyait plus que l’on voyait nos femmes ! Jérémy est quelqu’un de très taquin, même si je trouve qu’il l’est de moins en moins. Je pense qu’il faut qu’il arrête de
lire », plaisante Laurent Busselier qui aurait pu travailler avec Jérémy Roussel à Chambéry trois ans auparavant : « Je voulais qu’il vienne prendre l’équipe première à « Chambé ». Mais pour diverses raisons, cela n’a pas pu se faire. »

J.A.