Le jour où… (4/4) : Zwahlen a fait chavirer Toulon

Le jour où… (4/4) : Zwahlen a fait chavirer Toulon

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L'attaquant Thierry Zwalhen (en rouge) avait inscrit l'unique but de la rencontre (48e) en faveur d'Evry. ©Archives Le Républicain

Le jour où… (4/4) Retrouvez chaque semaine un article dédié à un moment marquant du sport essonnien. Pour ce dernier rendez-vous, retour sur l’exploit de l’AS Evry, tombeur du SC Toulon (D1) en 32es de finale de la Coupe de France, le 25 janvier 1986 à Versailles.


Lors de la Coupe de France 1986, l’AS Evry a réussi l’improbable exploit d’éliminer le SC Toulon en 32e de finale (1-0) grâce à un but de Thierry Zwahlen.

Une victoire qui avait fait grand bruit. « Evry coupeur de têtes », avait même titré le journal L’équipe au lendemain du 25 janvier 1986. Date d’un exploit retentissant. Face aux Bernard Casoni, Laurent Paganelli ou Pascal Olmeta aux sommets de leur art, l’AS Evry du tandem Bernard Mercadal/Jeannot Gauthier venait de signer l’un des plus gros exploits de l’histoire de la Coupe de France. « Pourtant, au départ, quand on a vu qu’on allait jouer Toulon (D1), on s’est demandé combien on allait en prendre », plaisante Bruno Bellemare, l’attaquant essonnien de l’époque. Mais qu’a-t-il bien pu se passer ce jour là pour qu’une équipe de DHR (6e division) mette à l’amende le grand Toulon ?

Un exploit retentissant
Jouée sur la pelouse de Montbauron à Versailles, la rencontre aurait pu prendre une toute autre tournure dès les premières minutes si Laurent Roussey et Albert Emon n’avaient pas raté la cible. Campé dans sa moitié de terrain durant le premier acte, Evry subit sans broncher, exploitant quelques maigres possibilités de contre, mais en se montrant très pressant sur le porteur du ballon pour limiter la marge de manœuvre des Varois. Alors qu’Emon pense ouvrir le score en première période après une passe lumineuse de Laurent Paganelli, le but est annulé pour hors-jeu. La surprenante décision viendra du camp essonnien à la 48e minute lorsque Thierry Zwahlen déclenche une frappe aux 16 mètres qui trompe Pascal Olmeta, pas exempt de tout reproche. Durant la dernière demi-heure, les Evryens, héroïques, vendent chèrement leur peau. Dans un stade comble de 5 000 personnes acquis à sa cause, Evry élimine Toulon et écrit la plus belle page de son histoire. « Cela fait plus de trente ans et on nous en parle encore, s’amuse Bruno Bellemare. On a marqué les esprits à jamais ! »

Jérémy Andrieux


Bruno Bellemare et Thierry Zwahlen se souviennent…

« J’ai vu Olmeta mettre une tarte à Roussey ! »

« Je n’aime pas trop en parler. A chaque fois que je reviens à Evry, on me parle de ce but. C’est du passé maintenant. Même si je suis conscient que c’est le but de ma carrière ! » Thierry Zwahlen est pudique mais ne tarde pas à ouvrir la boîte à souvenirs. Notamment pour se remémorer le but inscrit contre Pascal Olmeta. « J’étais à l’entrée de la surface. Je mets une frappe tendue mais pas assez pour qu’elle aille jusqu’au but. Elle rebondit juste devant Olmeta qui voit le ballon lui passer dessus. Sur le coup, on est comme des fous ! Tout le monde me tombe dessus. On est clairement dans un autre monde. C’était une joie intense. » Une joie qui avait dû finir d’agacer le gardien varois déjà bien chaud à la pause. « J’ai vu Olmeta mettre une tarte à Roussey à la mi-temps ! On leur tenait tête. Roussey est rentré aux vestiaires en souriant. Ce qui n’a pas plus à Olmeta et il lui a fait savoir. On savait qu’Olmeta était sanguin mais à ce point… », se souvient, amusé, Bruno Bellemare, qui avait récupéré le maillot de René Marsiglia à la fin de la rencontre. Tandis que Thierry Zwahlen avait eu celui de Laurent Paganelli. Après cet exploit, les Evryens avaient fait la fête jusqu’au bout de la nuit ou plutôt du matin avant de se rendre sur le plateau de L’Equipe du dimanche (Canal+) à défaut d’avoir pu aller sur celui de Téléfoot (TF1).

J.A.