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Lutte contre les violences faites aux femmes : en Essonne les associations ont besoin de moyens

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Ces derniers jours, 100000 sachets à pain avec un violentomètre, a été distribué dans les boulangeries de l'Etampois Sud-Essonne pour sensibiliser la population.

Ce vendredi 25 novembre, c’est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. En Essonne, des associations s’engagent pour aider les victimes, mais manquent hélas encore de moyens.

Comme le reste du territoire national, l’Essonne n’est pas épargné par les violences faites aux femmes. Cette année a même été particulièrement meurtrière dans le département, à Vigneux-sur-Seine en juillet puis en septembre à Evry-Courcouronnes avec deux femmes, et la fille de la première, tuée par des compagnons violents.

En Essonne, les associations Paroles de femmes – Le Relais, Léa Solidarité femmes et Femmes Solidarité 91 sont engagées pour accompagner les victimes. Principalement présentes dans le nord du Département, elles portent ensemble un projet pour être plus présentes dans la ruralité essonnienne.

« Les femmes ne sont pas forcément informées de notre existence », regrette Cyrille Dôme, directrice générale de Paroles de femmes – Le Relais. «Aujourd’hui, nous avons 2  permanences, qui ne sont pas hebdomadaires, dans le Sud-Essonne, à la Maison de la Justice et du Droit à Etampes, et à l’espace France Services de Dourdan», précise-t-elle. Des permanences cofinancées par les collectivités locales. Mais ce n’est évidemment pas suffisant.

Besoin d’une volonté des financeurs pour faire aboutir le projet

«Nous souhaiterions avoir un lieu de présence dans le Sud-Essonne. Nous avons besoin d’être à un endroit bien desservi par les transports en commun, car les victimes ont souvent des difficultés de mobilités», rappelle-t-elle.

En plus d’un lieu, la clé est évidemment de pouvoir recruter du personnel supplémentaire pour être présent dans le Sud-Essonne. Les associations sont prêtes à démarrer doucement, avec 1,7  équivalent temps plein pour développer ce service pour les victimes. Cela signifie 110000 € de budget, mais pour l’instant les retours aux demandes de soutien financier et de subventions qui ont été effectués sont qualifiés de « décevants» par les associations.

Pourtant, ce travail de terrain est peut-être le plus important à mener. «Nous avons besoin de travailleurs sociaux mobiles qui aillent vers les victimes. Ils peuvent aider les femmes à prendre conscience de ce qu’elles vivent, de les aider à définir les freins qui les empêchent d’agir», souligne Patricia Rouff, fondatrice et directrice de Léa Solidarité femmes.

Les freins sont souvent de nombreux ordres, notamment administratifs et financiers. Aux femmes ensuite de prendre la décision qui s’impose pour elles, mais aussi pour les enfants. Et le travail des associations ne s’arrête pas là. Une fois partie, une victime a besoin d’être hébergée dignement. Si un logement d’urgence est inadapté, voire à la limite de l’insalubrité, le retour au domicile conjugal est possible.

Il est également nécessaire d’accompagner aussi les femmes dans ces moments-là. «Il faut les aider à reprendre confiance en elles, à être à nouveau actrice de leurs vies, c’est un nouveau départ qui se construit tous les jours», rappelle Patricia Rouff. Mais là encore, il est nécessaire d’avoir des moyens humains pour que les associations puissent mener ce travail. Et, en Essonne, elles sont maigrement dotées.

« En Essonne, nos associations disposent à elles trois d’une quarantaine de personnel. Sur un territoire à peu près équivalent en population, bien que plus étendue, en Seine-etMarne, ce sont environ 90 personnes qui travaillent pour accompagner les femmes victimes», souligne Cyrille Dôme.

C’est environ le double de l’Essonne, pour un territoire disposant des mêmes caractéristiques, urbain et rural, avec de sérieuses difficultés de transports. Pour les associations, il faudrait pouvoir avoir des moyens humains équivalents, non pas pour leur faire plaisir, mais pour être présentes sur le terrain, être le plus accessible possible, et pouvoir accompagner les victimes avant qu’un drame ne se produise. Ce n’est pas une question d’argent, mais d’humanité, tout simplement.

• Si vous êtes en danger, appelez en urgence le 17 ou par SMS au 114. Pour une écoute, appelez le 3919. Collectif féministre contre le viol au 0.800.05.95.95. Pour un hébergement d’urgence faites le 115. En Essonne, Paroles de Femmes avec les associations Le Relais Massy, Léa Solidarité Femmes et Femmes Solidarité 91 au 01.60.11.97.97. Pour les enfants de moins de 18 ans, appeler Enfance en danger au 119.