Volley-ball : La renaissance de Rémi Bassereau

Volley-ball : La renaissance de Rémi Bassereau

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Après avoir remporté la Challenge Cup avec Narbonne, Rémi Bassereau rêve de disputer les Jeux olympiques de Paris en 2024. ©JMCornu/Narbonne Volley

Longtemps handicapé par les blessures, le Yerrois Rémi Bassereau (23 ans) s’est accroché pour s’offrir un premier titre continental. Et de se fixer un nouvel objectif : Paris 2024.

La date du 22 mars 2022 restera a jamais gravé dans la tête de Rémi Bassereau. Une journée couronnée d’un titre en Challenge Cup (ndlr : équivalent de la 3e Coupe d’Europe) pour le joueur originaire de Yerres. Pourtant, cette première ligne au palmarès a bien failli échapper au volleyeur essonnien et à ses partenaires des Centurions de Narbonne (Ligue A). Surclassés lors du match aller (0-3) à Ankara (Turquie), les Narbonnais ont renversé la vapeur à la suite d’un scénario digne d’un film d’Alfred Hitchcock. A Rémi Bassereau de raconter la suite. « On parvient à remporter le match retour (3-1). Ce qui siginife que le trophée va se jouer sur un set en or. Une dernière manche que l’on arrive à remporter après avoir sauvé deux balles de match (21-19) », se remémore le receptionneur-attaquant. Il en faudra quatre aux Narbonnais pour l’emporter avant de basculer dans l’irrationnel. « On a fait un énorme exploit. Ankara est une équipe dont le budget est beaucoup plus supérieur au nôtre Je n’avais jamais vécu de telles émotions. L’ambiance était superbe. Je n’ai pas l’habitude d’être ému mais là… La salle était pleine avec 3 600 personnes. ça faisait un bruit de dingue ! »

Premiers pas à Yerres
Avant de fréquenter les salles européennes de volley, Rémi Bassereau a fait ses gammes dans l’Essonne, sous le maillot de l’Entente Sportive Yerroise. Club dont son père, Christian, a été le président durant de nombreuses années. « J’ai commencé en poussins jusqu’en cadets. Mes deux parents sont des anciens volleyeurs et comme j’étais grand et que je sautais haut, ça s’est fait naturellement ! Ce fut de belles années. J’étais alors coaché par mon père. C’était un peu spécial. J’étais le meilleur de l’équipe mais il fallait sans cesse le prouver », sourit le jeune homme doté d’une détente verticale de plus de 3,50 m ! Etoile montante du volley français, Rémi Bassereau prend ensuite la direction du pôle espoir de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) durant deux ans. Il part ensuite dans l’ambitieux club de Montpellier (Elite, Ligue A) où il connaîtra de nombreux pépins physiques. « Ce fut compliqué. Avec Yerres, je jouais en R3 et je me retrouve à Montpellier à jouer en Elite (ndlr : 3e division). Six divisions d’écart, ça se sent !
Avec les nombreuses séances d’entraînement et de musculation, mon dos n’a pas supporté. J’ai fait une fracture de fatigue. J’ai porté un corset pendant huit semaines. A vingt ans, ce n’est pas une vie », explique Rémi Bassereau. Depuis son arrivée dans l’Aude en 2019, le joueur essonnien prend beaucoup de plaisir. « A cause de mes blessures, je n’ai pas beaucoup joué à Montpellier. J’ai réussi à montrer ce que je valais vraiment à Narbonne », confie-t-il, peut-être bien aidé par un coup de pouce du destin.

Sacré en Challenge Cup avec Narbonne
« Ma première année à Narbonne se passe bien. Je m’entraîne bien. Sauf que cette année-là, tous les titulaires se blessent dans la saison. Sauf le passeur. Je n’avais jamais vu ça. Du coup, on m’a donné ma chance. Opportunité que j’ai su saisir car le club m’a resigné l’année d’après », se réjouit l’Essonnien. Aujourd’hui, Rémi Bassereau met sa carrière en salle de côté. Place désormais au sable avec le beach-volley. En ligne de mire : les Jeux olympiques de Paris en 2024. « J’ai découvert cette discipline quand j’étais plus jeune et ça m’a beaucoup plu », lance celui qui a été international dans les catégories jeunes de beach-volley. A deux ans des JO, Rémi Bassereau se lance sur le circuit mondial de beach-volley, où il formera la paire avec un international français. « Je vais tout faire pour disputer les Jeux olympiques de Paris en 2024 ! C’est mon objectif. Mais pour ça, je mets ma carrière en salle entre parenthèses. » Sous contrat avec la Fédération française de volley-ball, le joueur de 23 ans et son partenaire auront deux ans pour dompter le circuit mondial dans le but de devenir la meilleure paire française et obtenir une qualification directe pour les Jeux de Paris.

Jérémy Andrieux