Chaque semaine, une culture locale : Lefeuvre, des crêpes comme à la...

Chaque semaine, une culture locale : Lefeuvre, des crêpes comme à la maison

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Philippe Werler remue la préparation de crêpe sucrée dans l'atelier.

Le Républicain de l’Essonne s’engage avec IledeFrance Terre de saveurs, organisme associé à la Région Ile-de-France et présidé par le conseiller régional Gérard Hébert, pour valoriser l’identité du territoire francilien et le faire partager par tous. Cette valorisation passe par la nouvelle marque de territoire « Produit en Ile-de-France » née en 2018. Cette marque compte d’ores et déjà 1 400 produits dont un nombre important proviennent du territoire essonnien.

La chandeleur approche et la crêperie augmente les cadences de production. Après la fabrication de blinis pour les fêtes de fin d’année, l’atelier situé à Grigny s’affaire sur les crêpes sucrées. En janvier 2019, 110 000 crêpes ont été préparées et cuites sur place. « Manger des crêpes déclenche des émotions, des souvenirs. Les déguster, c’est comme une madeleine de Proust », confie avec le sourire le gérant de la fabrique.

Les recettes quasi-inchangées depuis 1963

Depuis 2002, Philippe Werler gère la petite entreprise comme une grande. La production est semi-industrielle. Il garantit que que « les recettes sont inchangées à 95 % depuis la création de la crêperie en 1963 ». Ni conservateurs, ni additifs. Il n’y a dans la recette que les ingrédients nécessaires et sans huile de palme. En exemple, les galettes de sarrasin. Eau, farine, œufs, huile de tournesol, sel. Cinq ingrédients et c’est tout. Une qualité comme à la maison qui plaît à Philippe Rio, maire de Grigny. « Je fais appel à Lefeuvre pour le buffet lors des vœux en début d’année Mon péché mignon est d’ajouter simplement du beurre salé et du sucre sur la galette. » Un conseil, testez ! Comme Yannick Lefort l’est pour les macarons, le fabricant crêpier Lefeuvre est maître dans l’art de faire des crêpes. En quinze ans, le chiffre d’affaires a été multiplié par 5. Il est passé de 200 000 euros à plus d’un million.

Les crêpes sont cuites sur les deux faces.

La proximité et la qualité avant tout

L’entreprise, présente essentiellement en Ile-de-France, a créé quatre marques et un concept. « Lefeuvre », marque historique haut de gamme des galettes de sarrasin et des crêpes fines. On la retrouve dans les restaurants et les grandes enseignes. Il y a aussi la « Compagnie des crêpes », née l’année de l’arrivée de Philippe Werler, avec les blinis et les pancakes. Pour l’international, le fabricant a lancé « Les crêpes de Paris » en version surgelée. Pour les personnes seules ou à deux, la fabrique a imaginé le concept « Juste 2 ». « C’était une demande des clients relevés par nos distributeurs, indique le directeur. Ils souhaitaient des conditionnements plus petits que 6 parts. » Pour toutes les déclinaisons, les mêmes ingrédients et la même charte de qualité.

L’entreprise a tout de suite compris l’envie des consommateurs d’avoir des produits locaux. « Dans chaque colis, nous ajoutons une fiche pour indiquer que nous sommes une entreprise locale et soucieuse d’utiliser des produits du coin. » La farine de blé provient du moulin de Brasseuil, situé à Auffreville-Brasseuil dans les Yvelines. Depuis quatre ans, elle a le Label Rouge, signe d’une qualité supérieure appréciée par Lefeuvre.

Pour 2020, la société teste du sucre de betterave francilien produit en agriculture biologique. « Nous avons en bio : galettes de sarrasin, crêpes et blinis. Nous souhaitons répondre à la demande des consommateurs et respecter les valeurs sociétales actuelles. » Le circuit-court et la qualité en priorité. « Tous les soirs, les crêpes partent au marché de Rungis. Il est possible de passer sa commande la veille pour le lendemain et être livré dans toute la région. » Le service est assuré par un livreur salarié et la société de logistique frigorifique Delifresh.

Des produits ultra-frais

Comment expliquer cet engouement pour des produits possibles de faire maison ? Philippe Werler souligne qu’il y a une sympathie des Français pour les crêpes. Un goûter indémodable. Classique. « Quand on demande la dernière fois que vous avez fait des crêpes ? La réponse est souvent : il y a longtemps. Les familles et les restaurateurs ont de moins en moins de temps pour en faire. » Lefeuvre est présent pour produire et livrer des délices ultra-frais : « dans 72% des cas, ils ont été fabriqués moins de 36h avant la livraison. »

Le fabricant crêpier emploie une dizaine de personnes.

Soucieux d’embaucher ceux qui en ont besoin

« Nous travaillons à flux tendu pour proposer des produits ultra-frais. Tout se fait à la demande du client », souligne Philippe Werler. Par exemple, le centre national de rugby de Marcoussis commande des crêpes ovales comme le fameux ballon. Les traiteurs, quant à eux, sont plus friands des rectangulaires.

La taille et la forme sont réglables grâce à des réglettes disposées sur la ligne de production. Les couches de pâte sont cuites sur une grande couronne en fonte sur les deux faces. Elles sont ensuite empilées par une machine automatique, puis laissées au repos pour refroidir avant d’être emballées. A ce niveau de la chaîne, Manon Genest, directrice de la production. « Cette entreprise familiale mériterait d’être de plus en plus connue. »

L’entreprise compte 10 à 12 employés selon la saison. Tous habitent proche de la crêperie. Grigny, Viry-Chatillon, Ris-Orangis… Au cours de l’année, Lefeuvre propose des missions d’agent d’entretien et de crêpier à l’association Hercule Insertion à Viry-Chatillon. « Depuis 2011, la crêperie Lefeuvre a pris en mission 49 personnes éloignées de l’emploi dont 4 ont été embauchées », précise Marie-Andrée Vassas, directrice de l’agence. Un engagement qui montre l’esprit social et solidaire de la société.

• Ets Lefeuvre, 10, rue Diderot à Grigny
Tél. : 01.69.06.37.37
Mail : [email protected]
Site : www.crepes-galettes-blinis.com Vente sur place (RV à prendre par téléphone) et chez différents distributeurs et traiteurs