Essonne : le cri d’alarme de la filière du soin à domicile

Essonne : le cri d’alarme de la filière du soin à domicile

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Catherine Pinson, infirmière, a lancé un cri d'alarme sur les réseaux sociaux.

Infirmières libérales, services de soin à domicile et autres médecins libéraux, kinésithérapeutes, sages-femmes ou auxiliaires de vie font eux aussi face à la pandémie de Coronavirus au sein de la chaîne des soins. Et leur situation est critique également.

Peu, voire pas du tout doté d’équipements nécessaires, ils côtoient pourtant tous les jours des personnes affaiblies ou vieillissantes qui ont besoin de soins vitaux. Il y a quelques jours, le Conseil territorial de santé de l’Essonne et France Assos Santé IDF lançaient un cri d’alarme.

« Nous recevons quotidiennement les témoignages de professionnels de santé en ville qui se retrouvent totalement démunis pour assurer les soins, parfois vitaux, des personnes dépendantes, en situation de handicap ou touchées par des maladies chroniques. Si l’on ne fait rien rapidement pour assurer une réelle coordination entre les services, on risque de voir se démultiplier des drames », indique ainsi Philippe Naszályi, président du Conseil Territorial de Santé Essonne.

Dans une vidéo intitulée journal d’une infirmière de campagne publiée le 17 mars dernier sur les réseaux sociaux, Catherine Pinson, infirmière à Pussay expliquait les difficultés auxquelles faisaient face sa profession avec une absence de masques ou d’équipements pour leurs visites aux domiciles de personnes considérées comme fragiles face au Coronavirus.

A Morigny-Champigny, l’association d’aide à domicile continue de faire face aux mêmes difficultés. « Nous nous battons pour protéger nos intervenants qui sont sur le terrain et continuent à intervenir », indique Patricia Dionnet, présidente de l’association.

L’association s’était retrouvée sans gel hydroalcoolique, sans gants et sans masque. Difficile dans ces conditions de pouvoir exercer sa mission sereinement. « Grâce à des dons, de l’association Solidarité Sud-Essonne, de Faurecia et enfin du Conseil départemental de l’Essonne, nous avons pu faire face », explique-t-elle.

Mais plus le confinement dure, plus ces dons risquent d’être insuffisants pour tenir. « Nos intervenants s’inquiètent pour leur santé et je les comprend. Certains commencent à parler d’exercer leur droit de retrait. Nous avons donc besoin d’aide et ce d’autant plus que les hôpitaux font sortir des patients qui ont besoin de soins à domicile afin de libérer des lits face à la montée de l’épidémie », ajoute Patricia Dionnet.

De nombreuses interventions ont été effectuées auprès de l’Etat afin que la filière soit prise en compte. Le matériel nécessaire doit leur être distribuer pour continuer à fonctionner, mais l’inquiétude demeure tant qu’il n’est pas arrivé…

« Nous risquons une véritable catastrophe sanitaire silencieuse, touchant comme trop souvent les populations les plus fragiles et précaires, qui pourrait se nouer et venir s’ajouter à la crise totale que nous vivons actuellement, car la population est confinée au domicile pour la quasi-totalité et c’est là, que se joue la santé de nos concitoyens », conclut Philippe Naszalyi.