Arpajon : on a vibré pour Portugal-Islande au café du marché

Arpajon : on a vibré pour Portugal-Islande au café du marché

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Mardi soir, le Portugal affrontait l’Islande pour son entrée en lice dans cet Euro 2016. Et nous avons vécu cette rencontre au café du marché, à Arpajon. Récit.

A 15 minutes du coup d’envoi, la place des halles est calme mais les premiers supporters sont déjà au rendez-vous au café du marché, point central à Arpajon pour regarder les matchs du Portugal. Tout le monde se connait, je suis comme un intrus dans cette foule de maillots et d’écharpes aux couleurs de la Seleçao. Les taquineries vont bon train, les « blessés » en sont les premières victimes. « Le foot, ce n’est vraiment pas pour toi », lance l’un d’entre eux à son ami qui arrive avec des béquilles. Le ton est donné. Les hymnes retentissent, dans un silence de cathédrale. Si Cristiano Ronaldo est concentré, les mecs assis dans la salle du restaurant le sont encore plus.

La Super Bock pour se donner du courage

Derrière le bar, le serveur est lui aussi sur son 31 : maillot sur le dos, il a les yeux rivés sur l’écran, tout en servant à tout-va les Super Bock. « Je ne peux pas te servir de pinte, je n’ai pas que des petits gobelets, m’explique-t-il. Tu reviendras en reprendre. » Il avait raison. A 2€ le verre, qui s’en priverait ?

Place au jeu maintenant. Sur le terrain, les Portugais prennent peu à peu le jeu à leur compte, faisant passer des frissons dans le café d’Arpajon. Et après 30 minutes, Nani, l’attaquant de la Seleçao, marque. Le bar explose. Les Portugais mènent 1-0. « POR-TU-GAL, POR-TU-GAL », les supporters retrouvent de la voix grâce à ce but. C’est le moment de retourner au comptoir pour remplir ce verre, bien trop petit pour l’occasion.

Soyons clairs : cette rencontre est loin d’être captivante. Alors certains supporters ont trouvé une occupation : se moquer du capitaine islandais, qui arbore une importante barbe rousse. La mienne ne les impressionne pas. Heureusement.

« Les vikings, ça chante fort »

A la mi-temps, c’est détente. J’entends encore le rire des filles qui assistaient au ballet des Renault 12 sur le parking. Des voitures de sport pour le coup. Pendant ce temps, les plus anciens se lancent dans des pronostics. « On va encore leur mettre un ou deux buts et on rentre à la maison, terminé. » Un peu trop optimiste. Car à peine le temps de reprendre place que les Islandais égalisent. « Fodas ». Je ne parle pas portugais, mais je comprends tout de suite la signification. A l’écran, la vague bleue islandaise fait un bruit monstrueux. « C’est normal, les hommes du Nord ça chante fort. Ils sont fous. » Là-bas ça crie, mais ici, l’ambiance est tombée de cinq étages. La stupéfaction laisse peu à peu sa place à la déception.

« Si vous marquez, vous pouvez passer la nuit avec ma femme »

Plus les minutes avancent, plus les supporters sentent que leur équipe ne réussira pas à s’imposer. « On est nuls, je vais déchirer mon maillot. » Ce premier match face à une formation islandaise qu’ils pensaient facile à battre tourne au vinaigre. C’est la soupe à la grimace dans le bar. A quelques minutes de la fin du match, un habitué propose au serveur qu’il offre une tournée générale en cas de but de la Seleçao. Tant pis pour les buveurs, ça n’arrivera jamais. Un autre a une bien meilleure idée pour motiver Cristiano Ronaldo et compagnie. « Si vous marquez, vous pouvez passer la nuit avec ma femme. Elle serait contente aussi. » Le bar est hilare après cette blague de celui dont il ne faut pas prononcer le nom, son épouse n’apprécierait sûrement pas.

Le coup de sifflet retentit sur le score de 1-1. Les supporters finissent leur verre avant de se séparer. Toujours avec le sourire, malgré tout. A coup sûr, ils reviendront samedi soir pour le match face à l’Autriche.