La finale du concours d’éloquence entre les collèges d’Igny et des Ulis...

La finale du concours d’éloquence entre les collèges d’Igny et des Ulis aura lieu demain

0
PARTAGER
Les huit finalistes du collège Emile-Zola entourés des membres du jury.

C’est demain matin, le 12 juin de 9h à 12h, que les meilleurs orateurs des collèges Emile-Zola d’Igny et Mondétour des Ulis s’affronteront lors de la finale du concours Eloquence.

Demain, le mardi 12 juin au collège Montdétour, se jouera la conclusion d’un projet qui aura révélé des talents inattendus. Pour la première fois, les collèges Emile-Zola d’Igny et Mondétour des Ulis se sont unis pour organiser un concours d’éloquence entre collégiens. La finale de ce concours se déroulera en deux temps. Elle débutera par la finale inter-collège où le meilleur orateur de chaque établissement sera désigné par le jury de professeurs, d’élèves et de membres de la direction. Ensuite, les deux derniers en lice devront s’affronter pour faire triompher son collège. Ils auront à argumenter autour de ces deux questions : « réussir, est-ce être riche ? » et « la majorité a t-elle toujours raison? ».

Ce projet occupe, depuis octobre, une classe de 4e du collège ignissois, sous la direction de Clémentine Binet, professeur d’histoire, géographie et éducation civique, et sa collègue Caroline Bantegnies, professeur de français. « Cela s’est divisé en deux temps, détaille Clémentine Binet. Tout d’abord nous avons fait un travail avec la classe entière, non seulement sur le fond et sa retranscription écrite, en créant des débats au sein de la classe, mais aussi sur l’argumentation orale et ses spécificités, à savoir la diction, la posture, le placement de la voix, des choses qui ne sont pas habituellement apprises en classe. On se sait pas vraiment enseigner l’oral, car c’est compliqué demander à chaque élève de se mettre en avant, et les professeurs ont à cœur de ne pas les mettre en danger. »
Ce n’est que par la suite que les volontaires, 12 sur les 27 élèves de la classe, se sont mis à travailler sur le concours en lui-même, dont la demi-finale a eu lieu en avril. « Ce qui a été étonnant, même s’il s’agit d’une bonne classe, ce ne sont pas ceux qu’on attendait qui ont brillé à l’oral : ce sont plutôt des élèves discrets, voire peu investis, qui ont eu le courage de prendre ce risque, de s’exposer. »

Lors des demi-finales, en avril, Adrien a défendu le thème « Peut-on tout faire par amitié ? ».

Surplus de confiance en soi

Parmi les finalistes, en effet, deux adolescents aux profils différents. Pour Adrien, l’expérience n’a pas été si difficile : « J’avais déjà fait du théâtre en primaire, ça aide », avoue-t-il. Mathias, quant à lui, ne faisait pas partie des favoris, et pourtant : « Je n’ai jamais beaucoup participé en classe, je ne suis pas un très bon élève. Ça fout la trouille d’avoir beaucoup de monde qui nous écoute, on a peur que ça n’intéresse pas. Mais quand on se lâche et que les mots sortent tout seul, on est content ». Ce dernier note d’ailleurs le surplus de confiance en soi que l’expérience lui a donné. La professeur d’histoire-géographie confirme que le concours a une influence positive sur toute la classe : « C’est très sain car il n’y a pas de compétition entre les élèves, ils s’entraident, il y a une vraie bienveillance entre eux, et même ceux qui ne participent pas directement son impliqués ». « On reçoit plus de conseils que de reproches », ajoute Adrien.
Clémentine Binet s’émerveille d’ailleurs des prouesses de ses élèves : « le projet a vraiment décollé lorsque l’on s’est rendus compte du niveau des élèves. Quand on les écoute, on n’entends plus des enfants ». Un projet qui, de plus, lui a permis de tisser avec ses élèves une relation différente : « Ça va être dur de devoir les quitter à la fin de l’année… ». Mathias renchérit : « c’est des cours auxquels on a envie d’aller », malgré la charge de travail supplémentaire, débordant parfois même sur les heures de déjeuner ou après les cours.

La professeur exprime, d’ailleurs, sa volonté de renouveler l’expérience et même de l’étendre à la rentrée prochaine, avec pour objectif l’arrivée en jeu d’un maximum d’autres collèges de l’académie de Versailles. En attendant, une soirée spéciale sera organisée, le 15 juin, au collège Emile-Zola : la préparation des élèves ayant été filmée, un petit film sera projeté aux parents.