Essonne : à Leudeville, gêné par le chantier, il pointe une arme...

Essonne : à Leudeville, gêné par le chantier, il pointe une arme vers les ouvriers

0
PARTAGER

[MAJ jeudi 25 août 11h15] L’agresseur a été condamné en comparution immédiate ce mercredi 24 août à 20 mois de prison dont 10 ferme avec mandat de dépôt.

« Avec François Durovray, nous saluons cette décision juste et ferme et nous continuons à soutenir notre agent départemental et ses collègues », a commenté Sophie Rigault, vice-présidente du Département de l’Essonne.

Ce lundi 21 août, un chantier de voirie se déroulait sur la RD26 a failli tourner au drame. Un habitant de la commune, indisposé par les perturbations du chantier, s’en est pris aux ouvriers, allant même jusqu’à pointer une arme à feu sur le cou d’un agent du Département.

« Il ne s’agit pas d’un riverain direct, mais d’un habitant qui vit dans une rue un peu plus loin. Il était mécontent de ne pas pouvoir accéder chez lui et s’en est pris verbalement aux agents et ouvriers sur le chantier », relate Jean-Pierre Lecomte, maire du village.

Hélas, les choses n’en sont pas restées là. Quelques instants plus tard, l’homme est revenu, avec une arme de poing. « Il a d’abord tiré au sol pour intimider les ouvriers et il a ensuite pointé son arme vers le cou d’un agent du Conseil départemental », ajoute l’édile. Un vent de panique a alors soufflé sur le chantier.

Si l’homme est reparti sans faire usage une deuxième fois de son arme et sans avoir blessé personne, les gendarmes du Peloton de sécurité et d’intervention de la Gendarmerie, arrivé très rapidement sur place, ont réussi à remonter la trace de l’agresseur et à l’interpeller. Il s’avère que l’homme était pris de boisson.

Cet acte grave a choqué toutes les personnes présentes et les habitants de la commune. « Avec le Président François Durovray, nous leur avons adressé notre soutien le plus total. (…) Le Département de l’Essonne portera plainte et se tient prêt à se constituer partie civile en soutien à notre agent. D’autres dispositifs de soutien ont été actionnés et pourront l’être par la suite, comme nous le faisons en cas d’agressions », indique Sophie Rigault, vice-présidente du Département de l’Essonne.

Le chantier de voirie sur la RD26, qui se déroule dans l’entrée du village jusqu’au niveau de l’église a pourtant été bien préparé. « Le Conseil départemental a fait le choix d’un déroulement de nuit pour ce chantier d’une durée de 4 jours afin de minimiser l’impact sur les déplacements. L’information a été transmise à tous les habitants. Et les ouvriers du chantier sont vraiment bienveillants et facilitent le passage des riverains », souligne Jean-Pierre Lecomte.

Aussi la réaction violente de cet habitant, qui affirmait haut et fort ne pas avoir été informée du chantier, est surprenante. « Un autre riverain, qui termine le travail à 22h, m’avait appelé en amont pour savoir comment cela se déroulerait pendant la durée du chantier. J’ai pu lui expliquer cela en détail et le dialogue a pu s’établir facilement », confie le maire.

Pour la reprise du chantier, le mardi 23 août au soir, les agents du Département et les ouvriers de l’entreprise, ont reçu la visite de Sophie Rigault et de Jean-Pierre Lecomte. L’occasion pour eux de confirmer que les agressions verbales font partie du quotidien de leur travail.

« Alors que nous lancions cet été une campagne de communication pour alerter et sensibiliser le public et les automobilistes aux agents des routes en intervention, c’est malheureusement un exemple concret des incivilités et des actes malveillants que subissent ces agents, au péril parfois de leur santé voire de leur vie », avoue Sophie Rigault. Chaque année, une vingtaine d’agressions physiques ou de mises en danger sont enregistrées sur les chantiers départementaux. Les agressions verbales représentent plus de 500 actes.

Alors que l’agresseur doit passer en comparution immédiate devant le tribunal ce mercredi 24 août, une réponse forte est attendue. « C’est important de ne pas banaliser ce genre d’actes. Lors de la reprise du chantier ce mardi soir, on sentait l’appréhension des agents et des ouvriers qui s’inquiètent de voir l’homme rentrer chez lui ce soir », souffle Jean-Pierre Lecomte. La peur de représailles est présente chez eux.

Une agression gratuite qui symbolise le niveau de violence de la société et, comme le souligne le maire, « l’égoïsme » de certains, alors que « les agents publics travaillent chaque jour pour améliorer notre quotidien. Nous leur devons soutien et reconnaissance », rappelle Sophie Rigault.