Essonne : à Ollainville, ils achètent une maison et découvrent que c’est...

Essonne : à Ollainville, ils achètent une maison et découvrent que c’est un squat

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Laurent, le compagnon d'Elodie, la propriétaire légitime de la maison.

C’était le 19 mai dernier, Laurent et Elodie signent chez le notaire les papiers pour l’acquisition d’une maison à Ollainville. Le prix, 140000 euros. Un très bon prix lorsqu’on regarde les prix du marché local où les biens se vendent rarement à moins de 280000 euros.

Il s’agit en fait d’une succession. « Il y a beaucoup de travaux à faire. L’assainissement n’est pas aux normes et il y a de l’amiante, et beaucoup de travaux », confie Laurent. Les clés en main, Elodie et Laurent sont donc partis prendre possession de leur bien et découvrent que la maison est déjà habitée.

Surprise pour le couple, surtout quand le père de la famille qui occupe les lieux annonce que lui aussi a acheté la maison. Mais face aux documents authentiques que présentent Laurent et Elodie, il n’a qu’un bout de papier griffonné selon lequel il aurait acheté les lieux pour 120000 euros en espèces.

Cette histoire a fait depuis la Une des médias nationaux, particulièrement après que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ait lui-même fait une sortie sur les réseaux sociaux à ce sujet. « Cette situation est inacceptable. Avec Amélie de Montchalin, nous demandons immédiatement au préfet de l’Essonne d’engager la procédure de l’article 38 de la loi DALO pour une évacuation rapide des occupants illégaux », a-t-il annoncé sur les réseaux sociaux en fin de matinée ce jeudi 9 juin.

Cette procédure prévoit l’expulsion par le préfet à trois conditions. Le propriétaire légitime doit « avoir déposé plainte, fait la preuve que le logement constitue son domicile et fait constater l’occupation illicite par un officier de police judiciaire ». En milieu d’après-midi, les militaires de la brigade territoriale d’Egly de la Gendarmerie nationale étaient d’ailleurs sur place pour rencontrer les occupants.

Il s’agit d’une famille de nationalité tunisienne et a trois enfants scolarisés depuis le mois de septembre dans la commune. « Cette famille a été identifiée par les services sociaux comme étant en très grande difficulté », a confirmé au Républicain de l’Essonne une source proche du dossier.

Si les conditions de l’expulsion sont réunies, le préfet a 48h pour mettre en demeure les squatteurs de quitter le logement. Cette mise en demeure doit être assortie d’un délai d’exécution obligatoirement supérieur à 24h. Ce n’est qu’après ce délai et si l’évacuation n’a pas eu lieu, que le préfet a l’obligation de procéder à « l’expulsion forcée ».

A une journée de la fin de la campagne électorale des élections législatives, bon nombre de candidats se sont évidemment emparés du sujet, et certains sont même allés ce jeudi à la rencontre des propriétaires de la maison.