Essonne : une conférence islamiste prévue à Brétigny interdite par le maire

Essonne : une conférence islamiste prévue à Brétigny interdite par le maire

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Sur les réseaux sociaux, l’affaire faisait grand bruit depuis quelques jours. Une conférence islamiste avec des personnalités aux propos souvent « contraire aux valeurs de la République » ainsi qu’à « l’égalité entre les hommes et les femmes », était prévue. Ce jeudi 2 mars, Nicolas Méary, maire de Brétigny-sur-Orge, a pris un arrêté d’interdiction de cette conférence.

« Saisi par le préfet de l’Essonne sur la tenue d’une conférence islamiste dans une salle privée de Brétigny-sur-Orge, après analyse juridique en lien avec la préfecture et le ministère de l’Intérieur, et au vu des risques de troubles graves à l’ordre public, j’ai pris un arrêté interdisant cette manifestation », explique Nicolas Méary.

Cinq prédicateurs ou influenceurs islamistes étaient attendus pour cette conférence organisée par Les Profs Studio dans une salle privée louée dans la ville. Larbi Al Khattab, Vincent Souleyman, Yacine El Profesor, Ismail Al Roubaysi et Smaïn Bendjali dit Ismaïl de Marseille. D’autres influenceurs, très populaires auprès de la jeunesse, étaient également attendus, non seulement pour échanger devant les 900 personnes attendues dans la salle, mais également en ligne.

« Délaisser la prière islamique est plus grave que d’avoir tué une centaine de personnes », Smaïn Bendjali

« Les conférenciers, connus et particulièrement actifs sur les réseaux, sociaux relaient très régulièrement des propos inspirés par une vision très rigoriste de l’Islam, contraires aux valeurs de la République et aux principes d’égalité entre les hommes et les femmes », insiste la préfecture de l’Essonne.

Par ailleurs, comme le rappelle Nicolas Méary dans son arrêté, Smaïn Bendjali est « l’imam salafiste de la mosquée des Bleuets, à Marseille, laquelle constitue l’un des points d’ancrage régional de la mouvance islamiste ». La rhétorique de celui-ci légitime la charia, nie l’égalité des droits entre femmes et hommes, défend la polygamie et il a même déclaré récemment que « délaisser la prière islamique est plus grave que d’avoir tué une centaine de personnes ».

Jugé devant le tribunal administratif de Nice le 17 février 2023, il est rappelé par la préfecture que le tribunal avait noté une vision de l’Islam hostile aux non-musulmans, aux « sionistes » (sic), aux occidentaux ainsi qu’aux musulmans éloignés de la pratique salafiste.

Cette conférence était prévue au profit de la librairie salafiste Al Bayyinah d’Argenteuil, qui commercialise en ligne des ouvrages de la maison d’édition Nawa dissoute administrativement le 29 septembre 2021 pour la publication d’ouvrages « provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence » et surtout « qu’elle se livrait sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger », rappelle l’arrêté municipal.

« Compte-tenu de ces propos, de l’ampleur que prend cet événement et de la montée en puissance de vives réactions sur les réseaux sociaux et auprès des élus, il existe de sérieuses raisons de penser que des risques de troubles à l’ordre public soient susceptibles d’être engendrés par la tenue de cette conférence, qui a fait l’objet d’une large publicité », insiste la préfecture de l’Essonne.

Autant d’éléments qui ont conduit Nicolas Méary à prendre un arrêté d’interdiction de cette conférence islamiste. « Nous ne devons pas transiger sur le respect de nos règles et de nos principes républicains. Nous devons à la fois garantir la libre pratique religieuse, et notamment celle de nos concitoyens musulmans, et être fermes face au séparatisme », conclut Nicolas Méary.