Rugby : L’ogre Nevers sur la route de la Pro D2

Rugby : L’ogre Nevers sur la route de la Pro D2

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L’ouvreur massicois Luciano Orquera (à gauche) et son jeune ailier Benjamin Dumas tenteront de se qualifier pour les demi-finales d'acession à la Pro D2. ©A.A.

La remontée en Pro D2 passera bien par Nevers. Si au soir de la 18e et dernière journée de Fédérale 1, le doute subsistait sur le nom de l’adversaire de Massy en barrage d’accession, à la suite des menaces d’exclusion qui planaient sur le club de Soyaux/Angoulême pour des irrégularités financières (lire Le Républicain du 21 avril), celui-ci a été levé depuis par la Fédération française de rugby. La FFR a en effet officialisé mardi dernier le tableau des phases finales d’accession en Pro D2, confirmant l’affrontement en barrage entre l’USO Nevers et le RC Massy-Essonne, respectivement 3e et 6e du classement national. Le match se déroulera ce dimanche (15h) au stade Marcel-Garcin d’Orléans et sera arbitré par Tual Trainini qui officie en Top 14 depuis cette saison. Le vainqueur sera qualifié pour les demi-finales où il retrouvera Vannes, les 8 et 15 mai.

Un énorme choc en perspective entre des Massicois bien décidés à remonter en Pro D2 et des Neversois qui y rêvent depuis quatre ans mais qui échouent à chaque fois dans leur quête. Après trois éliminations en quarts de finale, les Bourguignons s’étaient inclinés l’an dernier en demi-finale contre Lille, finalement interdit de monter. Si ces échecs à répétition auraient pu mettre en péril le projet de Nevers, le club de la Nièvre peut compter sur un mécène généreux, Régis Dumange (361e fortune de France en 2015 selon le classement Challenges.fr), qui a injecté plusieurs dizaines de millions d’euros via sa société Textilot, usine de prêt-à-porter qui développe la marque Plus.

Fort du plus gros budget de Fédérale 1 (six millions d’euros), Nevers a pu à nouveau bâtir un effectif capable de l’emmener en Pro D2 avec notamment l’arrière Fa’Atonia Autagavaïa (27 ans), qui a disputé la dernière coupe du monde avec les Samoa (15 sélections). « Il est aussi rapide que l’était Mani Vakaloa sauf qu’il mesure 1,87 m pour 92 kg, précise Antoine Ratinaud. Il faudra être très vigilant sur ses relances mais il n’y aura pas de plan contre lui. Car ce n’est pas le seul danger de Nevers. C’est une équipe très complète avec un gros volume de jeu qui déplace beaucoup ses adversaires. Il faudra donc être fort en défense, ne pas les regarder jouer sinon ce sera compliqué. Il faudra les agresser d’entrée. »

Le centre massicois et ses partenaires auront 80 minutes pour faire la différence. Or les matchs couperet n’ont jamais réussi aux Massicois. Outre les deux défaites en finale de Fédérale 1, ils ont également perdu deux barrages. Viktor Didebulidze s’en souvient comme si c’était hier. « J’étais joueur lors du premier en 2004 contre Bourg-en-Bresse (13-21) et entraîneur avec Didier (Faugeron) lors du second en 2008 contre Bobigny. On avait perdu d’un point (23-24) sur un essai inscrit dans les dernières minutes. » Massy ne veut pas revivre le même scénario.

Rassurés par leur large succès dimanche dernier contre Tyrosse (57-3, lire encadré), les Essonniens sont prêts à en découdre contre des adversaires qu’ils connaissent par cœur et qui leur ont souvent réussi par le passé (cinq victoires pour une défaite en poules). « Nevers n’est pas invincible. Auch et Bagnères l’ont prouvé cette saison. On est capables de faire la même chose », estime Antoine Ratinaud, d’autant que Massy pourra compter sur son capitaine et 3e ligne, Christophe Desassis, meilleur plaqueur de l’équipe, de retour de blessure.

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