Le Sénateur Jean-Raymond Hugonet, rapporteur spécial Médias, livre et industries culturelles et CCF « Avances à l’audiovisuel public », a présenté son rapport sur la politique de l’État en faveur du livre. Ce rapport présenté par le sénateur de l’Essonne le mercredi 2 juillet dernier, abordait le livre sous l’angle de son économie.
Le montant total consacré par l’État au livre et à la lecture s’élevait en 2024 à 1,1 milliard d’euros, dont 600 millions d’euros de pertes de recettes liées au taux réduit à 5,5 % de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour la vente de livre. Les bibliothèques représentent ensuite le premier poste de dépense, de sorte que la politique économique du livre proprement dite s’élève en 2024 à 50,7 millions d’euros, soit seulement 6,8 % des crédits consacrés au livre et à la lecture.
« S’agissant de la politique du livre proprement dite, la politique de l’État est essentiellement orientée vers la lecture publique, donc vers les bibliothèques. Le soutien de l’État à la filière du livre ne représente donc qu’un effort financier assez modeste, à l’exception du taux réduit de TVA », rappelle le sénateur.
Le rapport souligne que le marché du livre est actuellement confronté à un effet de ciseaux entre, d’une part, la baisse structurelle du nombre de lecteurs, et d’autre part, une production de livres toujours plus abondante. Ainsi, le nombre de livres non numériques disponibles a augmenté de 21 % en dix ans, alors même que le lectorat s’effondre.
« En dehors du taux de TVA, la filière du livre est en réalité peu subventionnée. Face à la faiblesse du montant moyen des aides accordées par le Centre national du livre, il est possible de s’interroger sur un risque de saupoudrage. Sans l’écarter, l’analyse des données va dans le sens d’un ciblage pertinent des aides. Le rôle du CNL devrait ainsi être recentré sur l’attribution de subventions. Quant aux aides des Drac à la filière du livre, elles sont d’un montant très modeste. Enfin, au-delà des aides directes, il existe un certain nombre de dispositifs qui bénéficient au secteur du livre, notamment le Pass culture. Il est frappant de constater que le livre est un « bon élève » en termes de financements publics, par rapport à d’autres secteurs sursubventionnés », a insisté le sénateur.
Si les aides du CNL représentent entre 1 % et 2 % du chiffre d’affaires de l’édition et de la librairie indépendantes, elles ne représentent que 0,23 % du chiffre d’affaires total du secteur du livre. Ce taux d’intervention est très largement inférieur à celui des autres industries culturelles : il est de 0,8 % pour le secteur du spectacle vivant et jusqu’à 15,1 % pour les secteurs soutenus par le Centre national du cinéma.