Décès de Serge Dassault, figure politique de l’Essonne

Décès de Serge Dassault, figure politique de l’Essonne

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Serge Dassault
Serge Dassault est décédé ce lundi 28 mai.

Serge Dassault est décédé ce lundi 28 mai à l’âge de 93 ans des suites d’une défaillance cardiaque a annoncé sa famille. Industriel majeur en France en dans le monde, Serge Dassault a également été une figure incontournable de la vie politique essonienne pendant plus de 40 ans.

Sa disparition est donc une triste nouvelle pour tous ceux qui l’ont côtoyé au fil des ans. « C’est un choc. C’est une figure nationale qui a énormément marqué l’Essonne », confie avec émotion la sénatrice de l’Essonne Laure Darcos.

C’est pour son engagement politique que les Essonniens connaissent le mieux Serge Dassault. C’est dans les années 70 qu’il est arrivé à Corbeil-Essonnes avec un objectif, reprendre la mairie aux communistes. Un combat sans relâche qu’il a mené jusqu’à la victoire en 1995.

Il a également été sénateur de l’Essonne de 2004 jusqu’en 2017. Ce n’est d’ailleurs pas de gaieté de cœur qu’il a renoncé à se présenter en 2017. « Il souhaitait pouvoir être le doyen d’âge du Sénat afin de le présider comme l’avait fait son père autre fois, et quand je l’ai appris c’est quelque-chose qui m’a ému. C’est pour cela qu’il a été la première personne que j’ai invité à dîner au Sénat après mon élection », ajoute Laure Darcos.

Minute de silence en mémoire de Serge Dassault ce lundi 28 mai à Angerville.

Aujourd’hui encore, Serge Dassault était élu du Conseil départemental de l’Essonne et il savait faire entendre sa voix sur tous les sujets et sans langue de bois ! En tant que chef d’entreprise, il ne manquait jamais de questionner sur l’intérêt et le montant des dépenses engagées.

Sur le terrain, les réactions sont nombreuses après sa disparition. « Proximité et accessibilité sont les deux mots qui définissaient Serge. C’était un homme engagé, comme il l’a su le montrer dans sa ville de Corbeil. C’était un grand capitaine d’industrie. Il a toujours été là pour son département et son pays », rappelle Franck Marlin, député de la 2e circonscription.

Son engagement local c’est vérifié régulièrement au cours des années. « Je me souviens qu’il m’a appelé il y a 4 ans un 14 juillet à 23h. Il m’appelait pour me parler du projet de SFDM de créer un quai de chargement d’hydrocarbures à Cerny. Il m’a dit qu’il venait d’appeler Vincent Bolloré qui était au Japon et qu’il avait bloqué ce projet. Il n’y avait que lui qui pouvait faire ça. Aujourd’hui nous perdons gros », souligne Marie-Claire Chambaret, maire de Cerny.

En tant que sénateur il avait aussi usé de sa réserve parlementaire pour subventionné de nombreux projets dans les communes. « Il nous avait donné 10 000 euros pour rénover les vitraux de notre église et encore récemment 35 000 euros pour l’achat d’un terrain qui va servir à construire des logements pour nos sapeurs-pompiers. Cette résidence portera son nom », ajoute Marie-Claire Chambaret.

Il n’était pas rare non plus que le soutien de Serge Dassault vienne de l’homme et pas du sénateur. « Quand on avait besoin de lui, il était là », résume Franck Marlin. « Il avait une vraie générosité pour sa ville de Corbeil mais aussi pour tous les maires. Il était toujours là quand on avait besoin d’aide », ajoute Laure Darcos.

Elu de terrain, Serge Dassault était un habitué des événements phares du Sud-Essonne et notamment de la Foire de l’Essonne verte à Etampes. « Il a toujours été proche du monde agricole et au Conseil départemental il posait régulièrement des questions pour savoir comment nous allions aider les agriculteurs », souligne Guy Crosnier, président délégué à la ruralité du Conseil départemental de l’Essonne.

Ces rendez-vous dans le Sud-Essonne était en général l’occasion pour des prises de parole franches et de bon sens. Il aimait à rappeler que la bonne gestion d’une entreprise, c’est un partage équitable des bénéfices : « un tiers pour l’investissement, un tiers pour les actionnaires et un tiers pour les salariés ».

Au Sénat, l’un de ses chevaux de bataille a toujours été la valorisation de l’apprentissage. Voir des jeunes sortir du système scolaire sans formation était l’un des échecs de la nation qui l’énervait le plus et il militait notamment pour ouvrir l’apprentissage le plus tôt possible, dès l’âge de 14 ans, pour favoriser l’insertion dans le marché du travail et réduire le chômage.

A l’annonce de son décès, une minute de silence a été respectée ce lundi 28 mai à Angerville où était présent le préfet de l’Essonne Jean-Benoît Albertini, les sénateurs Laure Darcos, Olivier Léonhardt et de nombreux élus du département.