Portrait en Essonne : La fabuleuse histoire de Gilles Cuche et sa...

Portrait en Essonne : La fabuleuse histoire de Gilles Cuche et sa compagnie de théâtre

0
PARTAGER
Gilles Cuche dans son bureau à Villabé.

L’Atelier de l’Orage va à la rencontre des habitants de l’Essonne pour lui faire découvrir et aimer le théâtre, la musique et les contes du monde. A sa tête, Gilles Cuche, un artiste à l’écoute de tous les publics.

Gilles Cuche a co-fondé l’Atelier de l’Orage à l’âge de 18 ans. On lui avait dit qu’à la fin de ses études, il devait créer sa troupe et s’implanter dans un territoire. Attentif aux conseils de ceux qui l’ont formé comme le directeur de théâtre et politique Robert Abirached, ce sera chose faite en 1987.

Durant ses études supérieures, il passe son temps libre dans les musées et à lire des livres de metteurs en scène. Il se nourrit du théâtre populaire d’Eugenio Barba, fondateur de l’Odin Teatret au Danemark. Gilles Cuche y fait son stage de maîtrise.
Trente ans plus tard, il est toujours à la tête de la compagnie et il a mis en scène une vingtaine de spectacles mêlant théâtre, conte et musique. Il travaille avec des comédiens et des musiciens pour donner vie à des contes des quatre coins du monde : “Pierre et le loup”, “Tristan et Yseult”, “Namasté”…

Toujours en lien avec le public

L’Atelier de l’Orage est en résidence depuis 2009 à Villabé. « Le contrat est renouvelé à chaque mandat, la compagnie est comme un arbre qui a besoin de s’enraciner pour grandir », souligne Gilles Cuche, dont le bureau est situé au-dessus de la médiathèque Alain-Ramey. Il travaille en lien avec le service culturel de la ville. « Avec Gilles, on travaille beaucoup sur comment faire venir le public aux spectacles, explique la responsable du service. Il a une grande exigence intellectuelle, il prend suffisamment les projets à cœur pour les remettre en question et les faire évoluer. »

L’Atelier de l’Orage a pour vocation d’amener le théâtre au plus près des habitants. Et celui qui leur convient le mieux. La compagnie propose tout au long de l’année des actions culturelles dans les établissements scolaires et auprès du public éloigné des salles de théâtre. Le fait d’intervenir auprès des élèves a permis à la compagnie d’assurer près de 200 représentations durant la période où les salles de spectacle ne pouvaient accepter du public.

Pour Gilles Cuche, c’est à la compagnie de s’adapter pour éveiller l’âme d’enfant de chacun de nous. « C’est trop facile de faire culpabiliser les spectateurs qui n’ont pas été respectueux durant une représentation, il faut se poser la question : est-ce qu’on a visé juste avec ce spectacle ? », constate le co-fondateur de l’Atelier de l’Orage.

La compagnie, un réservoir d’idées

Chaque création est réfléchie en fonction du public ciblé. “Pierre et le loup”, conçue durant les confinements, a été pensée pour que les tout-petits découvrent les instruments d’un orchestre. “Gilgamesh”, créée il y a dix ans en collaboration avec le musicien de la compagnie, Arnaud Delannoy, est destinée aux collégiens. « C’est le spectacle que nous jouons le plus, il parle de la plus vieille histoire jamais écrite par l’humanité et nous y avons mis des sons de rap et de reggae », précise le metteur en scène.

Quand Gilles Cuche évoque son travail sur l’élaboration d’un spectacle, son interlocuteur peut ressentir le respect et l’empathie qu’il éprouve pour son public. « A la compagnie, on sait que tout est possible : Gilles s’amuse à faire ce qu’il fait et on travaille toujours ensemble, c’est un directeur artistique qui laisse de la place à chacun pour s’exprimer », confie Hernán Bonet, administrateur de tournée présent dans la compagnie depuis 1992.

En 2005, l’Atelier met en place le festival itinérant « Les Hivernales« . Durant l’hiver, une compagnie repérée par l’Atelier de l’Orage voyage dans une quinzaine de communes de l’Essonne et présente plusieurs de ses créations. « Le but est de permettre à toutes les générations de passer un bon moment », souligne le metteur en scène. Jusqu’au 15 février, retrouvez Gilles Cuche au début de chaque représentation des Hivernales. Il y partage son sourire et son plaisir de pouvoir de nouveau faire le festival.

Les lecteurs de la version papier et numérique du jeudi 27 janvier découvriront quatre dates importantes autour de Gilles Cuche ainsi qu’une anecdote drôle sur les débuts de l’Atelier de l’Orage en Essonne.

A LIRE AUSSI : Essonne : portrait d’Arnaud Delannoy, le musicien-collectionneur