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Essonne : Marie Gervais et les gendarmes sensibilisent les ados aux violences conjugales

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La première intervention a eu lieu le 23 novembre au collège de Villeroy de Mennecy.

((Attention, cet article comporte des propos autour des violences conjugales. Si vous êtes victime ou témoin de violences, appelez le 3919.))

Du 23 novembre au 9 décembre, la Maison de prévention et de protection des familles de l’Essonne et l’auteure Marie Gervais interviennent dans quatre collèges pour mobiliser les classes de troisième aux violences dans les relations amoureuses.

Les violences conjugales, ce n’est pas que chez les couples mariés. Cette situation peut arriver dès le plus jeune âge, dès la première relation, dès le premier « je t’aime ». C’est l’un des messages apportés par les gendarmes de la Maison de prévention et de protection des familles (MPPF) de l’Essonne et Marie Gervais, ancienne victime de violences conjugales de ses 16 à 24 ans.

Marie Gervais, auteure du livre « Il me tue cet amour ».

Elle fait partie des personnes qui ont réussi à se reconstruire après plusieurs années de souffrance sous l’emprise d’un homme, entre 1994 et 2002, même si elle n’a pas porté plainte. Cette année, 2022, cela fait vingt ans qu’elle a eu le déclic de quitter son compagnon. Depuis la sortie de son livre « Il me tue cet amour » aux éditions Massot en 2020, Marie Gervais intervient auprès de la jeunesse et des forces de l’ordre pour parler de son vécu.

Intervenir auprès des collégiens pour prévenir au plus tôt les risques d’être victime ou auteur de violences

Du 13 novembre au 9 décembre, elle réalise des interventions, en collaboration avec la MPPF de l’Essonne et le Conseil départemental, dans quatre collèges du département. « Je suis hyper heureuse et fière que le Département prenne le sujet en main et j’espère à l’avenir toucher l’ensemble des collèges du territoire », souligne l’auteure. Celui de Villeroy à Mennecy est le premier de la liste avec deux classes de troisième.

Pour cette 1e année, quatre collèges reçoivent l’intervention sur les violences dans les relations amoureuses.

« Notre objectif est de vous sensibiliser pour que vous ne soyez pas victime de violences, ni auteur et que vous connaissiez le comportement à adopter si vous êtes témoin », explique l’adjudant-chef De Giacomo, commandant de la MPPF91 et référent départemental des violences intra familiales. Les deux intervenants ont appuyé sur le fait que les violences peuvent venir d’une femme et d’un homme, dans un couple hétérosexuel et homosexuel. Dans tous ces cas, la personne violente risque trois ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Un projet mêlant témoignage et cartes pédagogiques

Durant les deux heures d’intervention, les soixante élèves ont échangé avec les visiteurs du jour sur des cartes postales de sensibilisation sur lesquelles on peut lire sur le verso des phrases comme « Il/elle a raison, je devrais l’écouter plus souvent, car il/elle sait mieux que moi ce qui est bon pour moi » ou « Je peux lui confier mon mot de passe de téléphone. Quand on s’aime, on partage tout. » ou encore « Si il/elle me quitte, je ne suis plus rien » et sur le verso les raisons pour lesquelles ces affirmations sont fausses.

Les élèves sont repartis avec des cartes avec les numéros utiles.

Marie Gervais se confie face aux élèves. En huit ans de relation amoureuse, parmi ses proches, sa famille, ses amis, personne n’a décelé les violences qu’elle subissait. « Il n’y a qu’une seule fois qu’il m’a laissé une trace de ses coups sur le corps, j’avais comme un oeuf de pigeon sur le bras à force qu’il me tape sous l’épaule, se souvient-elle. J’ai dit que je m’étais pris le pied dans un tapis et que j’étais tombée sur le coin d’un meuble. C’est passé et personne n’a posé de questions, mais quand je l’ai quitté et que je me suis réfugiée chez mes parents, ils m’ont tout de suite cru. »

La violence n’est pas que physique

Des violences psychologiques, sexuelles, physiques, verbales, économiques… Les attaques de l’auteur de violences, qu’il soit une femme ou un homme, sont multiples et il n’existe pas de « petit coup gentil », ni de « Je ne voulais pas lui faire de mal. Mais c’est elle (ndlr : la victime) qui m’a poussé à bout ». Comme le dit l’adjudant-chef De Giacomo, « l’amour ne doit jamais faire peur, il ne doit pas être douloureux et la première personne dont vous devez prendre soin, c’est vous ! »

Numéros utiles pour les personnes mineures : 119 pour l’enfance en danger, ou l’échange en ligne tchatallo119, Police Secours 17 en cas de danger imminent, 30.18 pour les cyber violences ou l’application « Ma Sécurité »