Loi « sécurité globale » : ce qu’ont voté les députés essonniens

Loi « sécurité globale » : ce qu’ont voté les députés essonniens

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La proposition de loi a été adoptée à l'Assemblée nationale en première lecture le mardi 24 novembre.

Mardi 24 novembre, la proposition de loi relative à la sécurité globale a été adoptée en première lecture par les membres de l’Assemblée nationale. 388 députés se sont prononcés pour, 104 contre et 66 se sont abstenus. Qu’ont voté les députés essonniens ?

Sur dix députés essonniens, six ont voté pour la proposition de loi relative à la sécurité globale. Adopté en première lecture le mardi 24 novembre par les membres de l’Assemblée nationale, le texte proposé par La République en marche (LREM) et le groupe Agir fait polémique depuis plusieurs jour. Présenté d’abord comme un texte visant à améliorer la coordination du triptyque sécuritaire (police, gendarmerie et secteur de la sécurité privée), la loi a peu à peu pris un tournant vu comme liberticide, notamment à l’égard de la presse. L’une des principales raison : l’article 24, qui pénalise la diffusion d’images des forces de l’ordre jugées malveillantes. Pas figée, la proposition de loi pourrait encore évoluer. Celle-ci doit déjà être examinée par le Sénat en janvier.

Quatre députés LREM sur six favorables 

Parmi les 558 députés votants, 388 se sont prononcés pour, 104 contre et 66 se sont abstenus. Les résultats du vote en détails étant publiques, nous sommes allés voir pour savoir quel député avait voté quoi. Les députés essonniens étant majoritairement apparentés à LREM, c’est tout naturellement qu’ils ont majoritairement voté en faveur de cette proposition de loi. Ainsi, parmi les députés LREM, on retrouve sur le banc des adeptes de ces pratiques :  Laëtitia Romeiro Dias (3ème circonscription), Francis Chouat (1ère cir.), Stéphanie Atgier (6ème cir.) ou encore Marie Guévenoux (9ème cir.). « Depuis trop longtemps, nos forces de l’ordre, et parfois leurs proches sont victimes d’attaques verbales et physiques. C’est inacceptable. C’est pour cela que cette proposition de loi prévoit d’interdire de diffuser le visage de policiers dans une intention malveillante« , déclarait cette dernière sur Twitter le 18 novembre. Francis Chouat a quant à lui motiver son choix notamment par la règlementation visant la vente, achat et utilisation des mortiers aux non-professionnels (voir le Tweet ci-dessous).

Deux députés LR ont aussi voté pour 

Les Essonniens du groupe Les Républicains, Robin Reda (7ème cir.) et Bernard Bouley (2ème cir.) ont également voté en faveur de la proposition de loi. « La diffusion sans autorisation et malveillante du visage des forces de l’ordre doit être combattue et condamnée. Je suis à 100% en faveur du floutage et de l’interdiction de la diffusion d’images« , s’est aussi exprimé Robin Reda sur son compte Twitter le 17 novembre. « L’objectif de cet article n’est pas de museler la presse, mais bien de protéger nos forces de l’ordre d’atteintes à leur sécurité personnelle. Filmer les forces de l’ordre n’est pas un problème. C’est le cas aujourd’hui et cela continuera. On peut faire confiance à la presse pour cela, d’autant que le texte ne leur retire par cette possibilité« , a commenté sereinement Bernard Bouley sur sa page Facebook.

Cédric Villani, le frondeur 

Le seul député à avoir voté contre est Cédric Villani (5ème cir.). Le 24 novembre, il signait une tribune aux côtés de personnes de la société civile sur Mediapart titrée Monsieur le président, nous n’avons pas voté pour ça. « Les projets de lois dites « Sécurité globale » et « Séparatisme », devenue « Loi confortant les principes républicains », font en effet reculer les libertés d’information, d’opinion, de croyance, d’éducation, d’association, de manifestation et de contestation. Toutes celles et tous ceux qui défendent ces droits le disent et s’en alarment, de la Commission consultative des droits de l’homme à la Défenseure des droits, sans oublier les organisations internationales« , peut-on lire dans cet article. A noter que les trois députés restants, Nicolas Dupont-Aignan (8ème circonscription), Marie-Pierre Rixain (4ème circonscription) et Pierre-Alain Raphan (10ème circonscription) se sont abstenus.