L’agriculture bio ne progresse plus en Ile-de-France

L’agriculture bio ne progresse plus en Ile-de-France

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Les agriculteurs bio du GAB se sont également fait entendre au mois de janvier dernier (Photo © Le Républicain de l'Essonne).

La surface agricole exploitée en bio dans la région Ile-de-France a atteint un plateau en 2023.

Après 15 années au cours desquelles la progression de l’agriculture biologique a été très rapide dans la région, l’année 2023 a marqué un coup d’arrêt avec une quasi stabilité tant du nombre d’exploitations que de la surface agricole utile.

Ainsi, au 31 décembre 2023, l’Ile-de-France totalise 38 540 ha, contre 38 305 en 2022, pour 664 fermes, contre 661 en 2022. Globalement e part de fermes franciliennes engagées en bio se maintient à 15 % et la part de surface agricole utile engagée en bio s’établit à 6,83 %. Cette stagnation représente un coup d’arrêt après une nette progression chaque année depuis 2008.

182 hectares de terres déconverties

Si l’on regarde plus précisément, on s’aperçoit que la région compte en 2023 34 nouvelles fermes bio et 1 660 ha de surface, mais dans le même temps, on comptabilise 31 arrêts d’exploitation concernant 1 243 ha de surface dont 182 hectares en déconversion. En l’espèce les arrêts ne sont pas forcément tous liés à la conjoncture indique le Groupement des agricultures biologiques (GAB) d’Ile-de-France.

Mais, alors que les marchés des productions agricoles sont aujourd’hui en retrait, avec des coûts de production bien supérieur aux prix de vente, particulièrement pour les agriculteurs bios, cette tendance doit interpeller sur l’enjeu des aides, non seulement à la conversion, mais surtout des aides au maintien des agriculteurs en bio.

Ainsi, un agriculteur exploitant ses terres de manière conventionnelle et souhaitant passer en bio était jusqu’à présent soutenu financièrement de deux manières. Il y a ce qu’on appelait l’aide à la conversion, qui, comme son nom l’indique, est là pour accompagner les agriculteurs à passer d’un mode de production à un autre. C’était nécessaire au vu des investissements lourds nécessaires selon les cultures produites par les exploitants.

A côté, on trouvait également une aide au maintien. Il s’agissait ici de soutenir financièrement les agriculteurs passés en bio. Les coûts de production en bio sont bien supérieurs, et avec la baisse des prix du bio arrivés aujourd’hui au niveau du conventionnel, la disparition de l’aide au maintien depuis l’adoption de la nouvelle Politique agricole commune en 2023 risque d’accélérer cette tendance dans les années à venir.

Evolution du nombre d’exploitations et de la surface agricole utile en bio (Données GAB IDF).