Chiens et chats à l’adoption : les associations en Essonne sur la...

Chiens et chats à l’adoption : les associations en Essonne sur la corde raide

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L’inflation impacte les foyers, mais aussi les refuges qui font leur possible pour prendre soin des chats et des chiens abandonnés.

La situation est « grave », « pire que l’année dernière », « catastrophique »… Des associations de protection animale installées en Essonne s’inquiètent. Les refuges affichent complet et les adoptants manquent à l’appel. Selon un sondage réalisé par Opinionway pour la SPA en mars 2023, 67 % des Français envisagent d’avoir un animal de compagnie dans l’année, mais 25 % hésitent en raison de l’inflation. Les prix dans les rayons animaux ont en effet augmenté de 15 % en un an selon une étude de NielsenIQ pour France Bleu.

Un temps de réflexion plus long

Depuis le début de l’année, l’association de protection des chats, Cara-Pattes, qui intervient sur le secteur du Dourdannais-en-Hurepoix a pris en charge 187 chats, dont 115 chatons. C’est le même nombre de prises en charge que sur toute l’année 2022. « Le problème, c’est que nos familles d’accueil sont complètes et qu’on a beaucoup moins de demandes d’adoption. Les chatons restent plus longtemps : au lieu de partir à 2 mois et demi, ils restent jusqu’à 4 mois, indique Muriel Heyart, sécrétaire de Cara-Pattes. On se retrouve avec plus de frais de nourriture et de santé. » L’association facture aux adoptants uniquement les actes médicaux pratiqués sur l’animal et prend en charge une centaine de chats adultes dits libres. Ce poste de dépense représente pour Cara-Pattes entre 3 500 et 5 000 € par mois.

L’association Cara-Pattes a trappé et stérilisé une cinquantaine de chats adultes libres depuis le début de l’année.

Si les associations ont certes des réductions auprès de leurs vétérinaires partenaires, mais comme les tarifs des consultations de base et ceux des médicaments augmentent, résultat : la facture grimpe aussi pour elles !

Au refuge de chiens ARPA, basé à Fleury-Mérogis, les frais de santé atteignent certains mois les 3 000 €. L’association, qui fait aussi office de fourrière pour la ville de Ris-Orangis, est dans l’obligation d’accueillir tous les chiens et elle ne pratique pas l’euthanasie. Le refuge avec 49 chiens est plein et n’a connu aucun répit depuis la fin de la Covid-19. « On a un bichon de 2 ans et demi, d’habitude, on reçoit 50 formulaires, là, on en a 2 et les foyers ne répondent pas aux besoins du chien », s’inquiète Elise Le Tessier, secrétaire du refuge Arpa.

Les dons baissent, les factures augmentent

Les chiens les plus âgés ou très malades sont placés en famille d’accueil définitive, 13 sont à la recherche d’un foyer. « Si un chien que l’on accueille est soignable et peut vivre heureux sans douleur, alors on le soigne et cela représente des frais, confie-t-elle. Par exemple, Sysco, un croisé de 3 ans, a un traitement pour la maladie d’Addison qui coûte 125 € tous les 25 jours. Avec, la maladie se stabilise et il se porte bien. »

Sysco, du refuge ARPA, est à la recherche d’une famille d’accueil définitive.

Les associations avec des places en refuge voient aussi leurs factures d’énergie augmenter. A Fleury-Mérogis, l’équipe craint l’arrivée de l’hiver. « On se retrouve avec des factures monstres à cause de notre compteur électrique professionnel. On avait demandé un devis pour le changer et il faudrait 75 000 €. On n’a pas cet argent », soupire Elise Le Tessier. Mais les bénévoles et les travailleurs en contrat aidé comptent bien se battre jusqu’au bout pour garantir l’ouverture du refuge.

« Si on ferme, que vont devenir tous ces chiens ? Tout le monde va être en difficulté et ce sera l’euthanasie… », désespère la bénévole. Le refuge Saint-Roch, qui accueille 9 chiens à Saulx-les-Chartreux, s’en inquiète aussi. « La situation est pire qu’avant, car on a de plus en plus d’abandons où les propriétaires irresponsables ne prennent pas le temps d’éduquer leurs chiens », souligne la présidente, Béatrice Gallas.

Si les associations survivent, c’est uniquement grâce aux dons et aux subventions. Chez Cara-Pattes, les bénévoles constatent que les dons sont moins réguliers et plus faibles. Idem au refuge ARPA : « avant on arrivait à récolter 3 000 € avec nos portes ouvertes, aujourd’hui, si on a 1 000 €, on est contents ». Au refuge Saint-Roch, ce sont les subventions qui ont baissé : « on voit que les institutions ont moins à donner pour la protection animale… ».