Essonne : inquiétudes sur la sécurité dans le village de Soisy-sur-Ecole

[Article mis à jour par rapport à la version papier avec la réponse complète de la préfecture de l’Essonne.]

Des habitants de Soisy-sur-Ecole ont réalisé une pétition pour sensibiliser les grandes institutions à la nécessité de renforcer la sécurité dans le village après une série de cambriolages.

Ras-le-bol. Ils sont 179 foyers à Soisy-sur-Ecole à avoir signé une pétition remise à la mairie mi-novembre pour alarmer sur l’insécurité ressenti par les habitants. Depuis la fin du mois de mars, des propriétaires sont victimes de cambriolages à répétition, l’école a aussi été vandalisée.

Les signataires soulignent que « comme de nombreux Soiséens, nous sommes les malheureux témoins de l’insécurité qui règne dorénavant sur notre village. (…) Cela devient intolérable pour la population que le domaine des Réaux évolue en zone de non-droit et qu’à notre connaissance aucune action concrète ne débouche pour mettre un terme aux marchands de sommeil, aux trafics et profiteurs en tout genre ».

La résidence du Parc, située rue de Melun et accolée au domaine des Réaux, a également transmis une pétition à la mairie de Soisy-sur-Ecole et à la préfecture de l’Essonne le 4 avril 2022.

La municipalité démunie et excédée

Les représentants des propriétaires de la résidence déplorent « l’état de délabrement des espaces verts et des bâtiments avec des risques de chute d’arbres dans les propriétés voisines, l’élevage clandestin de chiens qui hurlent à la mort, l’installation de squats dans les bâtiments et les allées et venues incessants de camionnettes, vraisemblablement de nouveaux emménagements
en cours ».

Le collectif avait également demandé à ce que « seuls les occupants identifiés soient autorisés à occuper un logement ». Leur courrier est resté sans réponse de la part de la Préfecture et
la mairie, qui a proposé aux habitants de faire une nouvelle pétition en novembre, explique ne pas avoir les moyens d’agir.

« C’est un véritable coup de gueule que je lance ! La situation des Réaux ne va pas en s’arrangeant et la brigade de gendarmerie de Milly-la-Forêt ne suffit pas. Les habitants aux alentours en ont ras-le-bol et nous, en mairie, on ne peut pas faire grand chose, constate Laure Cadot, maire de Soisy-sur-Ecole. La carence est actée, il faut mettre en place l’évacuation du site. Nous demandons en premier lieu une réunion sécurité avec la préfecture. Depuis le mois d’avril, il n’y a plus d’électricité, il peut y avoir des drames. »

La gendarmerie prend le sujet au sérieux

Du côté de la gendarmerie, l’inquiétude des habitants est prise très au sérieux. « Cette mobilisation des habitants révèle un vrai besoin de sécurité de la part des habitants », analyse le chef d’escadron Nicolas Martin commandant de la Compagnie de gendarmerie d’Etampes.

Pas question donc de prendre ça à la légère. Pourtant, le nombre de faits constatés, le nombre de plaintes déposées en gendarmerie, n’a pas explosé dans la commune. « C’est dans ces moments-là qu’il faut savoir se détacher des statistiques et essayer de comprendre les raisons de l’inquiétude de la population », souligne-t-il. La gendarmerie nationale va donc consacrer des moyens pour résorber cette inquiétude.

Les Réaux en faillite

Au cœur du sujet, il y a évidemment la résidence des Réaux. L’un de ses bâtiments est aujourd’hui occupé par des squatteurs. Il s’agirait principalement de personnes venues des pays de l’Est. Les allées et venues inhabituels, la présence de vi- sages inconnus des habitants, peut générer un sentiment d’insécurité pour la population. Pas question pour les militaires de le laisser prospérer.

Le jeudi 6 octobre, la 8e chambre du tribunal judiciaire d’Evry a statué sur l’état de carence pour le syndicat des copropriétaires du domaine des Réaux, ce qui signifie que la copropriété, endettée à hauteur de 5.957.603 euros et avec des dépenses annuelles d’un montant de plus de 600.000 euros, est définitivement en faillite.

La préfecture de l’Essonne répond

Cet été, le secrétaire général de la préfecture, Benoît Kaplan, expliquait : « Le dossier des Réaux est en évolution permanente. Après la procédure de carence, vient celle de reprise du site avec une déclaration d’utilité publique pour recycler le site et exproprier les derniers habitants. Un nouveau projet pourra être réfléchi avec l’EPFIF (ndlr : Etablissement Public Foncier d’Île-de-France) une fois que les expropriations seront faites. »

La Préfecture incite les propriétaires et les locataires toujours sur place à trouver des solutions de relogement. Ils seraient encore une dizaine selon les dernières estimations de la mairie. Une réunion de sécurité aura lieu dans les prochains jours avec les élus et la préfecture. A le suite de ce travail, une réunion sera programmée pour informer les habitants des suites du projet.