Djihad : un spectacle pour combattre les préjugés

Djihad : un spectacle pour combattre les préjugés

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Avce "Djihad", Ismaël Saïdi tente de connaître les raisons qui poussent les jeunes à rejoindre la Syrie. Crédit : Xavier Cantat

Imaginé par Ismaël Saïdi en 2014, ce spectacle à la fois tragique et comique fait tomber les murs entre les communautés.

Dénoncer le dogmatisme et l’ignorance, tel est l’objectif d’Ismaël Saïdi en écrivant « Djihad ». Joué à la salle Decauville de Courcouronnes hier, mercredi 3 mai, ce spectacle se moque des clichés des religions et lève le voile sur les tabous. L’auteur a d’ailleurs choisi un titre provocateur après un coup de sang pour démanteler les préjugés et échanger autour du terrorisme. « A l’été 2014, j’ai vu une photo d’un ancien camarade brandissant une kalachnikov. Au même moment, Marine Le Pen était l’invitée d’un plateau télé. Quand le journaliste l’a interrogée sur les jeunes qui partaient pour la Syrie, elle a répondu que cela ne la dérangeait pas tant qu’ils ne revenaient pas. J’ai été choqué, j’ai voulu comprendre pourquoi ces gens voulaient quitter le pays qui les a vu naître pour une telle cause. Qu’est-ce qui les pousse vers cette haine ? Mais je ne cherche pas du tout à les excuser », explique Ismaël Saïdi.

« Une autocritique de ma communauté »

Djihad, c’est l’histoire de trois jeunes Bruxellois, Ben, Reda et Ismaël. Au nom de leur religion, ces amis décident de partir en Syrie pour combattre aux côtés des autres djihadistes. Trois parcours différents qui s’unissent dans un périple chaotique : Reda, en couple avec une Française depuis des années, doit faire face au racisme de sa famille lorsqu’il souhaite s’engager. Ben, fan d’Elvis Presley, abandonne la musique le jour où il découvre que le second prénom de son idole, Aaron, est de connotation juive, un peuple qu’on lui apprend à haïr. Et Ismaël, qui passe son temps à dessiner jusqu’à ce qu’on lui dise que le dessin conduit à l’enfer.

« Je prends aussi mes responsabilités à travers cette pièce. C’est évidemment une autocritique de la communauté à laquelle j’appartiens. Les jeunes sont ballottés entre deux cultures et le racisme vient des deux côtés, poursuit l’auteur, lui-même Bruxellois et musulman pratiquant. Si j’apprends à mon fils que manger du porc va le conduire en enfer, comment pourra-t-il s’entendre avec le vôtre ? Il faut que le vivre-ensemble prime. »

L’intégralité de cet article est à retrouver dans notre édition du jeudi 4 mai 2017