Portrait en Essonne : Lieutenante Marianne Fresneau ou la volonté de réussir

Portrait en Essonne : Lieutenante Marianne Fresneau ou la volonté de réussir

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Marianne Fresneau pompiers volontaire cheffe Boutigny
Marianne Fresneau photographiée par Adrien Quentric © Sdis91

Marianne Fresneau est engagée pour transmettre son savoir aux autres et porter secours. Professeure de Sécurité Incendie, elle est aussi cheffe de la caserne des sapeurs-pompiers volontaires de Boutigny-sur-Essonne/Vayres-sur-Essonne depuis dix ans.

Marianne Fresneau est tombée dans le chaudron des sapeurs-pompiers à l’âge de 16 ans avec son frère jumeau. Ce sont les premiers de la famille à s’être lancés dans cette voie.

Aujourd’hui, à 54 ans, elle occupe le poste de responsable au centre de première intervention (CPI) de Boutigny-sur-Essonne, situé à dix kilomètres au nord-ouest de Milly-la-Forêt. Son équipe effectue 260 interventions à l’année (données 2021).

Prête à surmonter tous les obstacles

« Si je suis montée en grade, c’est pour prouver que j’en étais capable, à chaque avancée, j’ai réussi, explique Marianne Fresneau. Cela a cloué le bec à ceux qui ne croyaient pas qu’une femme avait sa place chez les sapeurs-pompiers. »

A son arrivée chez les pompiers, une photographie d’elle en maillot de bain a circulé dans les casernes. Marianne Fresneau a décidé d’en parler à son entourage et à sa hiérarchie. Elle a été soutenue par le Groupement Sud et les pompiers mis en cause ont été sanctionnés.

« Quand on est une femme, il faut toujours en faire plus que les hommes pour prouver sa valeur, il faut se surpasser, confie Marianne Fresneau qui possède 38 années d’expérience en tant que sapeur-pompier volontaire. Toute femme peut réussir si elle a la volonté, la disponibilité et les conditions physiques. Il faut s’accrocher. »

Une femme accomplie

La maire de Boutigny-sur-Essonne Patricia Bergdolt confirme : « Je connais son combat en tant que femme et maire. Je sais que ce n’est pas toujours facile d’être à la tête d’une institution en tant que femme. Marianne mène très bien sa caserne et c’est une vraie partenaire sur le territoire ».

Le SDIS (service départemental d’incendie et de secours) de l’Essonne, est composé de 475 femmes à tous les niveaux d’emploi, en tant que sapeur-pompier professionnel et volontaire ou personnel administratif technique et spécialisé (données mars 2022).

Mener ses élèves vers la réussite et l’accomplissement de soi

Parmi les 18 personnes engagées à la caserne de Boutigny-sur-Essonne, six sont des femmes. Chloé Trévilly, une jeune femme âgée de 17 ans, est la dernière recrue. Elle est arrivée en février. Il s’agit d’une ancienne élève de Marianne Fresneau.

En dehors de ses heures consacrées à son équipe de sapeurs-pompiers volontaires, Marianne Fresneau est professeure de Sécurité Incendie dans la filière de Bac professionnel des Métiers de la Sécurité au lycée Paul-Belmondo à Arpajon.

« C’est une professeure proche de ses élèves, elle
les motive dans leurs projets professionnels et on sent qu’elle
aime ce qu’elle fait », confie Chloé. La cheffe de centre encourage les jeunes déjà intéressés par des missions de secours et d’assistance aux victimes dans le cadre de son premier métier.

Parmi les moments marquants de sa carrière en cours, elle se souvient être intervenue pour un accouchement en voiture. « Les émotions sont fortes en intervention, il y a des moments joyeux qui marquent », confie-t-elle.

Etre volontaire, un partage inestimable de talent et de compétences

Le lieutenant-colonel Jean- Pierre Dhont, ancien président de l’association départementale des Jeunes sapeurs-pompiers de l’Essonne, a connu Marianne Fresneau quand elle était en poste à Maisse entre 2005 et 2010 : « Marianne a le service public chevillé au corps. »

Pour Jean-Pierre Dhont, il est important que les femmes prennent conscience qu’elles ont toute leur place chez les pompiers. « Allez-y, sautez le pas ! Les équipes de sa-
peurs-pompiers volontaires ont besoin de plus d’effectifs. Le service public doit beaucoup aux volontaires, car, comme Marianne, ils apportent chacun leur talent et leurs compétences. »