– Manuel Valls : « J’ai la passion des gens et des...

[EXCLUSIF] – Manuel Valls : « J’ai la passion des gens et des défis à relever »

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Manuel Valls, ici en décembre 2016 à la mairie d'Evry, lorsqu'il a annoncé qu'il était candidat à l'élection présidentielle. © Maryne Vialette

L’ancien Premier ministre va-t-il récupérer son poste de député ? Il est candidat dans la première circonscription de l’Essonne, où il a déjà été élu en 2002, 2007 et 2012. Mais cette fois, il va devoir affronter 21 adversaires, dont le médiatique duo Jacques Borie/Francis Lalannne. A quelques jours du premier tour, Manuel Valls accorde un entretien exclusif au Républicain de l’Essonne pour parler des grands enjeux de la première circonscription.

 

Le Républicain de l’Essonne : Vous y avez été élu pendant plus de 10 ans. Quelles sont les particularités de la première circonscription ?

Manuel Valls : « C’est une circonscription populaire. Ici, plus qu’ailleurs, les problèmes de chômage, de qualification des salariés, les défis de la sécurité sont des problèmes plus aigus, plus forts. C’est autour de ces questions que les idées s’agencent. La ligne D du rer, l’offre de santé… J’articule mon programme autour de ces sujets. C’est aussi une circonscription avec de nombreuses fractures, sociales d’abord, avec beaucoup de misère.

L’insécurité est un enjeu majeur ici pour beaucoup de candidats (voir notre édition papier du 1er juin). Quelles mesures voudriez-vous appliquer ?

Il me semble évident qu’il faut donner beaucoup de moyens à la police. Ils ont besoin de moyens supplémentaires tant au niveau humain que matériel. A Evry, par exemple, la police municipale est armée. Il n’y a pas de raisons que ce ne soit pas le cas ailleurs. Il faut également suivre les avancées quant au nouveau commissariat de Corbeil-Essonnes, dont on parle depuis longtemps.

Que proposez-vous aux Essonniens au niveau de l’emploi et de l’éducation ?

Si je suis député, je veux mobiliser à fond la faculté des Métiers, l’université d’Evry, les lycées professionnels ou encore nos grandes écoles et les entreprises sur la question de l’apprentissage. C’est une voie très importante. Il faut faire en sorte de valoriser les métiers de nos CFA. Malheureusement, nous avons trop de jeunes au chômage, qui sont sortis de l’école sans aucune qualification.

Comment se porte l’offre de santé ici ?

A l’hôpital sud francilien, de nombreuses questions doivent se poser, notamment celles du financement, mais également du nombre d’infirmières, d’aide-soignants et de médecins. A Evry, seulement, il subsiste une certaine offre de médecine de ville. Mais un peu partout, c’est surtout le renouvellement de l’offre qui est compliqué.

Et la modernisation de la ligne D du RER ?

Il faut être attentif sur cette question. Nous sommes loin du compte, il y en a encore pour trois ans. Mais on continue à mettre le paquet !

Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre aux Essonniens ?

La laïcité doit nous unir. Nous devons aussi travailler avec ces jeunes qui ont souvent le sentiment d’être rejetés, à cause de leur quartier ou de la couleur de leur peau. Il faut comprendre que cette circonscription est à l’image de la France, en plus dur. Mais c’est passionnant. J’ai la passion des gens et des défis à relever. »