Budget de l’Etat 2025 : les prévisions initiales respectées, mais des dépenses toujours trop élevées

Au cours de la dernière semaine de novembre, le Sénat a adopté le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025 par 227 voix contre 104, avant une réunion conclusive de la Commission mixte paritaire le jeudi 27 novembre. « Les occasions de constater une conformité à la prévision n’étant pas légion, disons le tout de suite, ce projet de loi de finances de fin de gestion 2025 atteint son objectif », a rappelé Jean-Raymond Hugonet, sénateur de l’Essonne et membre de la commission des finances.
Et c’était suffisamment rare pour être souligné. « Après deux années de coupable dérive des comptes publics, avec un scénario macroéconomique proche de celui présenté dans la Loi de Finances Initiales pour 2025 et un déficit public identique à la prévision initiale, c’est-à-dire égal à 5,4 % du PIB, nous voilà à bon port. Rendez-vous compte, pour la première fois depuis plus de dix ans, le projet de loi de finances de fin de gestion annule plus de crédits qu’il n’en ouvre », a-t-il affirmé.
Pas de quoi faire sauter les bouchons de champagne cependant. La situation reste critique. Le sénateur essonnien rappelle en effet que l’objectif qu’il qualifie de « peu exigeant » a été atteint grâce à une conjoncture relativement favorable et un recours aux bonnes vieilles ficelles : « la régulation budgétaire ».

Un effort quasi intégralement réalisée avec les hausses de prélèvements obligatoires

Les problèmes de fond ne sont pas réglés, loin de là. « Le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025 confirme l’amélioration du solde, même si l’on est au regret de constater une dégradation supplémentaire des fameuses recettes de TVA qui donnent décidément bien du fil à retordre à notre administration fiscale. Cette situation est préoccupante puisque les recettes ont augmenté moins vite que la base taxable, qui est elle en hausse de 1,7% », a-t-il ainsi précisé.
Jean-Raymond Hugonet continue de pointer du doigt le déséquilibre profond « entre nos dépenses, qui sont très dynamiques dans la sphère sociale, et nos recettes, qui ne sont pas infiniment disponibles dans un pays où le taux de prélèvements obligatoires s’élève déjà à près de 44% du PIB et au total à 53% pour le taux de recettes publiques ». Il se désole ainsi de constater qu’en 2025 l’effort structurel « provient quasiment intégralement des mesures nouvelles de hausses de prélèvements obligatoires, tandis que l’effort en dépense est nul. La dette publique, elle, continue de croître à un rythme plus que préoccupant, nous plaçant de facto dans une situation peu enviable… ».

La dette croît de manière préoccupante

Pas forcément très rassurant pour les citoyens alors que « les mesures mises en œuvre pour le volet dépenses conduisent à contenir celles-ci, en volume, dans une augmentation à peu près en ligne avec la croissance potentielle », rappelle-t-il. Pas de diminution des dépenses donc alors que « nous maintenons des niveaux de déficit très élevés, la dette publique, elle, continue de croître à un rythme plus que préoccupant, nous plaçant de facto dans une situation peu enviable… ».
Une position peu enviable qui devrait pousser l’ensemble des partis politique et des parlementaires à un vrai changement de paradigme sur le budget de l’Etat 2026… mais peut-être est-ce croire au Père Noël.

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.
Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Pour terminer votre inscription, veuillez cliquer sur le bouton reçu par mail. Pensez à vérifier vos indésirables.

Newsletter

Tous les jeudis, reçevez nos articles directement dans votre boîte mail.

A lire également :

Contenu réservé à nos abonnés