Savigny-sur-Orge : Des maillots de bain pour les femmes touchées par le...

Savigny-sur-Orge : Des maillots de bain pour les femmes touchées par le cancer

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Cécile Pasquinelli, savignienne, a fondé sa marque de maillot de bain et lingerie dédiée aux femmes touchées par le cancer du sein. ©DR

Cécile Pasquinelli a créé en 2012 sa marque de maillot de bain et lingerie dédiée aux femmes touchées par le cancer du sein. Aujourd’hui, elle a ouvert son premier showroom.
Faire de sa maladie une force, créer des pièces mode, tendance et ultra féminines pour les femmes qui ont subi une ablation du sein, tel est l’objectif de Cécile Pasquinelli, Savignienne. Cette dynamique mère de famille quarantenaire s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale en 2010, lorsqu’elle a été touchée par la maladie. Plutôt que de se laisser submerger, elle décide d’aller de l’avant. «J’ai remarqué qu’il n’y avait que très peu d’initiatives pour les femmes malades, explique Cécile Pasquinelli. Ce qui était proposé n’était pas très joli et très médical.» Casser cette image et rendre la féminité aux femmes qui ont eu recours à une mastectomie est le combat de Cécile Pasquinelli. Ayant eu un lourd traitement de 2010 à 2012, la maman de trois enfants en a profité pour réfléchir à une création de marque, qu’elle nommera Garance. «Dès 2012, j’ai lancé ma première petite collection, c’était des maillots de bain, explique-t-elle. Je voulais changer les choses, que les femmes ne soient plus obligées d’aller dans des boutiques d’orthopédie ou en pharmacie pour acheter maillot de bain et lingerie [Cécile Pasquinelli a lancé, en 2015, une collection de lingerie, ndlr] mais j’ai tout de même dû commencer à vendre par ce biais.» Alors, avec un petit budget, elle les démarche une par une, par téléphone, les oriente vers son site « vitrine » et leur envoie des modèles. Tous acceptent «sauf une», confie l’entrepreneuse.

Un prix qui ouvre des portes

Dès la première année, Cécile Pasquinelli remporte le prix Rose de l’entrepreneuse, décerné par Rose Magazine, ce qui lui permet d’être vendue un temps aux Galeries Lafayette. Cécile Pasquinelli a toujours eu envie d’être à son compte : «Je voyais les contraintes, les risques et le poids qu’on porte, mais c’est la liberté de choisir ses propres décisions», explique celle qui a eu envie, lors de ses trois congés maternité, de créer une entreprise. «Pour la première tentative, j’avais 29 ans, je n’avais pas assez confiance. Et pour les deux autres je ne me suis pas lancée car j’étais bien payée, j’avais des responsabilités, c’était ma zone de confort.» Mais lorsqu’elle apprend sa maladie et qu’elle doit se mettre en arrêt pour deux ans, elle décide de se lancer :  «Je me suis dis « qu’est-ce qu’il peut t’arriver de pire ? autant tenter », et mon arrêt était de longue durée, j’ai vraiment eu le temps de réfléchir.» Pour Cécile Pasquinelli, l’important était aussi de démédicaliser les sous-vêtements et maillots de bain. Pour cela, elle lance sa boutique en ligne, qui fut un pari gagnant. Aujourd’hui, les collections Garance sont vendues également sur l’e-shop des Galeries Lafayette et sur La Redoute, mais aussi, depuis septembre, via le showroom à Paris, directement dans les bureaux de la marque. Fabriquées au Maroc, les pièces sont imaginées par Cécile Pasquinelli et Stella Cadente, créatrice de mode qui impulse les tendances. Le choix de l’entrepreneuse est d’avoir le plus possible de stock, et surtout, donner le choix à ses clientes via des lignes et des modèles différents. «Il faut fidéliser les femmes. Si nous avons toujours les mêmes modèles, comme les autres marques spécialisées, elles ne reviennent pas. Je fais de la mode et je propose du choix», confirme Cécile Pasquinelli, qui souhaite se développer à l’international.

90 actionnaires

«Nos contraintes, ce sont les formes. Il faut que les modèles soient féminins et surtout qu’ils tiennent bien les prothèses, qui sont lourdes et qui peuvent avoir des formes très différentes», affirme la chef d’entreprise, qui dirige une équipe de neuf personnes (dont une à temps plein et six freelances). Aujourd’hui, grâce au soutien de 1001pact, start-up dédiée au financement participatif de projets à vocation sociale et solidaire, 90 investisseurs privés ainsi que «quelques clientes», ont investi dans la marque et sont devenus actionnaires. «Mais je reste majoritaire. Ces investisseurs misent sur une entreprise et une personne, ils ne veulent pas prendre la tête du projet», rassure la maman de trois filles.

www.garance-paris.com
27 rue de Domremy – 75013 Paris
01.45.84.06.83