Economie circulaire : la cadence accélère !

[Dossier] Un nouveau méthaniseur et une nouvelle ligne de tri robotisée ont été inaugurés sur l’écosite de Vert-le-Grand/Echarcon. Deux outils qui vont permettre de produire de l’énergie made in Essonne avec des déchets provenant du territoire.

A lire dans ce dossier :

On met les déchets dans le gaz

Avec le nouveau méthaniseur industriel de Semardel et la nouvelle ligne de tri de biodéchets du Siredom, l’économie circulaire accélère à vitesse grand V en Essonne.
Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas dit-on régulièrement. Mais à défaut de ne pas produire des déchets, apprendre à les valoriser est essentiel. La double inauguration qui a eu lieu sur l’Ecosite de Vert-le-Grand et Echarcon à la fin du mois de septembre vient donner un grand coup d’accélérateur à l’économie circulaire dans le département. Le nouveau méthaniseur industriel mis en service par Semardel et GRDF d’une part, et la nouvelle ligne de tri de biodéchets inaugurée par le Siredom et qui sera gérée par Semardel, sont les deux piliers d’un projet global au service de l’environnement et du territoire.

Du gaz vert injecté directement dans le réseau de GRDF

Le nouveau méthaniseur est la pierre angulaire de cette stratégie. Il va permettre de traiter 35 000 tonnes de déchets organiques issus de la vie quotidienne des habitants du territoire et des entreprises. Ces déchets vont permettre de produire 22 000 MWh de biométhane, ce qui correspond à la consommation de gaz de l’équivalent de 5 500 logements neufs. Et cerise sur le gâteau, près de 27 000 tonnes d’amendement organique pourront être épandues sur les terres agricoles locales, permettant ainsi aux exploitants de réduire la quantité de produits chimiques utilisés pour rendre les sols plus fertiles.
« Avec cette nouvelle unité, nous poursuivons notre mission : transformer les déchets en ressources et contribuer activement à la transition énergétique de notre territoire. Ce projet illustre concrètement la démarche de Semardel en matière d’économie circulaire : transformer les déchets en ressources utiles pour le territoire, tout en réduisant l’empreinte carbone » précise Bernard Sportif, président de Semardel.
Le gaz produit par le méthaniseur sera injecté dans le réseau de GRDF qui gère la distribution du gaz en France. « L’injection de biométhane dans le réseau de distribution exploité par GRDF assure une valorisation locale de cette énergie renouvelable, directement consommée par la collectivité, les habitants et les entreprises. Ce partenariat illustre parfaitement notre ambition d’accompagner l’essor des gaz verts partout en France, au plus près des territoires », insiste Stéphane Gorisse, directeur des gaz verts chez GRDF. Ce dernier rappelle que le biométhane « est un levier essentiel pour décarboner les usages énergétiques ». Et si cela n’est pas dit, c’est aussi une pierre ajoutée à l’édifice de l’indépendance énergétique du territoire. Alors qu’aujourd’hui, la production de seulement 6 % de sa consommation d’énergie finale issue de sources renouvelables, ce méthaniseur va permettre à l’Essonne de se rapprocher des 33 % visés au niveau national d’ici 2030.

L’énergie est dans les sacs orange

Ce nouveau méthaniseur, il va falloir l’alimenter. C’est là que la nouvelle unité de tri robotisé du Siredom entre en jeu. Depuis le mois de juillet dernier, une nouvelle collecte biflux a été déployée pour environ 50 % de la population du territoire du Siredom, soit environ 485 000 habitants.
Ceux-ci doivent maintenant mettre leurs biodéchets, qu’il s’agisse de restes de repas, épluchures, marc de café ou papiers souillés, dans des sacs orange qu’ils mettent en collecte avec leurs sacs d’ordures ménagères. Cette formule se veut à la fois simple pour les habitants et efficace pour l’environnement. Sans changer leurs habitudes, les habitants peuvent ainsi participer à la valorisation locale et durable de leurs déchets.

Les biodéchets sont une matière première qui va permettre de produire de l’énergie.


Arrivés sur le site, les camions de collecte déverseront leur contenu dans les trémies d’alimentation de l’unité de tri. Les sacs de couleur oranges contenant les déchets alimentaires seront ensuite récupérés par 9 robots pilotés par 3 arches de vision équipées par une intelligence artificielle. Les biodéchets seront ensuite acheminés vers le nouveau méthaniseur situé à proximité pour y être transformés en biogaz et en fertilisant naturel.
Olivier Thomas, président du Siredom, insiste sur la portée de ce projet, « ce centre de tri robotisé des biodéchets complète notre stratégie en faveur de l’économie circulaire. Il offre aux habitants un geste simple, sans impact sur les collectes, tout en garantissant une valorisation optimale des biodéchets au service du territoire ». « Avec cette nouvelle ligne de tri, le Siredom fait évoluer le CITD pour une meilleure valorisation des déchets. Semardel est fière d’assurer l’exploitation de cette nouvelle installation », renchérit de son côté Bernard Sprotti.
En mettant à profit les biodéchets locaux, le Siredom et Semardel commencent l’exploitation d’une nouvelle mine d’énergie locale qui va pouvoir alimenter le territoire, ses habitants et ses entreprises. Une vision d’avenir portée par les deux entités et leurs partenaires qui va permettre d’accompagner les collectivités locales dans leur décarbonation.

Par Teddy Vaury

Le méthaniseur et la ligne de tri en chiffres

À Grigny, Coca-Cola Europacific Partners se raccorde au réseau de géothermie local

Le site industriel de Coca-Cola Europacific Partners (CCEP) à Grigny marque un tournant dans sa politique énergétique. En se raccordant au réseau local de géothermie, le groupe marque une avancée importante dans sa quête de « Net Zéro » d’ici 2040.
Le 23 septembre dernier, le site CCEP de Grigny s’est raccordé au réseau de géothermie de la Société d’exploitation des énergies renouvelables (SEER). Annoncé en décembre 2023, le projet a été inauguré en présence de Philippe Rio, maire de Grigny et président de la SEER, et d’une délégation de la SEER. En passant aux énergies renouvelables, l’usine doit pouvoir se passer de toutes ses chaudières à gaz, réduisant ainsi 80 % de sa consommation de gaz naturel. La CCEP a adopté une stratégie climat qui vise la neutralité carbone à l’été 2040, l’objectif « Net zéro », avec un objectif intermédiaire de 30 % d’émission de gaz à effet de serre en moins d’ici 2030, par rapport à 2019. D’après l’entreprise, elle aurait déjà réduit de 20,9 % ses émissions en France entre 2019 et 2024.

La ligne de production de l’usine Coca-Cola de Grigny (Photo CCEP).


Sur le site de Grigny, la géothermie vient s’ajouter à d’autres mesures, comme l’installation de 3 500 m2 de panneaux photovoltaïques, un système de récupération de chaleur ou encore des équipements de haute efficacité énergétique. A terme, ces actions devraient permettre d’éviter l’émission de 700 tonnes de CO2 par an, soit une baisse de 15 % des émissions totales du site.
Un investissement significatif sur un site pour lequel l’entreprise a des projets de développement. A terme, le site de Grigny vise l’embauche de 400 collaborateurs d’ici 2026. La CCEP s’engage en faveur de l’économie circulaire et de l’amélioration des conditions de travail. Avec 146 millions d’euros investis entre 2023 et 2024, l’usine de Grigny va devenir le deuxième plus grand site industriel du groupe en Europe. Les investissements ont notamment permis d’intégrer la ligne de production la plus rapide de France, dédiée au verre consigné. Un nouveau bâtiment a aussi été construit afin d’accueillir une nouvelle cantine et de nouveaux vestiaires avec l’objectif d’améliorer le quotidien des équipes. Ce projet semble illustrer la volonté du groupe Coca-Cola Europacific Partners de concilier performance et responsabilité environnementale, tout en renforçant son ancrage en Île-de-France, particulièrement en Essonne.

Ecrit par François Perisse

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.
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