Le nombre de cités éducatives passe de 6 à 12 en Essonne

Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la Ville, ont annoncé la labellisation de 40 nouvelles cités éducatives pour la période 2025-2027, dont 6 supplémentaires en Essonne, et notamment à Savigny-sur-Orge.

Aux cités éducatives de Corbeil-Essonnes, Epinay-sous-Sénart, Évry-Courcouronnes, Grigny, Sainte-Geneviève, Saint-Michel-sur-Orge, Fleury-Mérogis et Ris-Orangis vont désormais s’ajouter celles de Les Ulis, Longjumeau, Massy, Savigny-sur-Orge, Vigneux-sur-Seine et Viry-Châtillon.
C’est dans le cadre de la politique de la ville que le programme national des cités éducatives avait été lancé en 2019. L’objectif de celles-ci est de participer à renforcer l’égalité des chances dans les quartiers prioritaires.
Le public ciblé de ces cités sont les jeunes âgés de 0 à 25 ans. Tout au long de leur parcours, de la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle, les différents acteurs collaborent pour accompagner les enfants et jeunes adultes. Des services de l’Etat, en passant par les collectivités locales, les établissements scolaires, les acteurs associatifs, les entreprises et les familles, tout le monde est réuni autour de la table pour renforcer l’égalité.

Le dispositif inclut également un soutien renforcé de l’Etat, associant à la fois la préfecture et les services académiques, afin de construire une stratégie éducative adaptée aux besoins locaux identifiés.
Ainsi, à Grigny, des actions partenariales ont été mises en œuvre grâce aux réflexions menées par un groupe de travail réunissant à la fois la municipalité, la Caisse d’allocations familiales, les associations, les écoles et les collèges. Des formations des parents d’élèves élus, des groupes de croisement des savoirs entre parents, Atsem, enseignants et responsables municipaux de sites scolaires ont vu le jour.

Les cités éducatives, un impact positif ?

La réponse est oui, évidemment, mais le rapport d’évaluation nationale des cités éducatives par Tana Stromboni et Sonia Louhab est nuancé.
Lorsque les cités éducatives ont été créées en 2019, trois grands objectifs avaient été identifiés : conforter le rôle de l’école, promouvoir la continuité éducative et enfin – ouvrir le champ des possibles. Des objectifs ambitieux se trouvant au croisement de la politique de la ville et des politiques éducatives, des questions scolaires et territoriales.
Dans le rapport de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire publié en mars 2024, les chargées d’études et d’évaluation tirent déjà plusieurs enseignements des premières années d’existence des cités éducative.
En ce qui concerne l’appropriation du programme en matière de continuité éducative, d’orientation, insertion et de place des familles, le rapport constate que « sur une majorité des territoires étudiés, l’offre éducative n’a pas encore connu d’évolution qualitative majeure ». Il note également que « les actions restent prioritairement centrées sur un public scolaire » et que la prise en charge de la naissance à l’insertion professionnelle voit des actions « souvent de faible ampleur, touchant un nombre de jeunes, d’élèves ou de parents réduit ». Le rapport s’inquiète également d’un manque d’attention « portée à la cohérence de l’offre risquant d’entraîner une dilution des effets et des moyens ».
Pour espérer avoir des effets sur les parcours des jeunes, des élèves et des familles le rapport recommande « de prioriser les objectifs et d’orienter les actions en fonction de ces objectifs prioritaires ». « Les cités (…) doivent aussi être en mesure de proposer des actions plus structurantes pour des catégories plus élargies d’élèves ou de jeunes ».
Si les cités éducatives ont un rôle important « les collectivités et l’Education Nationale se sont de facto partagées les ressources allouées, sans toujours parvenir à limiter la dispersion des activités et le sentiment d’un saupoudrage des moyens sur le territoire, ce qui limite l’effet levier d’un tel programme ».

Savigny-sur-Orge, nouvelle ville obtenant le label

La commune de Savigny-sur-Orge fait partie des six nouvelles villes essonniennes à être labellisées pour la période 2025-2027.

«Soutenir l’égalité des chances et renforcer l’accompagnement éducatif des jeunes dans les quartiers prioritaires ». C’est avec cette ambition que le label « Cité éducative » se déploie dans le pays depuis 2019, au rythme des nouvelles labellisations. Lundi 26 mai, Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, a justement dévoilé quarante nouvelles communes labellisées « Cité éducative ». Parmi elles, Savigny-sur-Orge fait partie des heureux élus. Une grande satisfaction pour la municipalité, d’autant que la mise en place du dossier de candidature fut particulièrement rapide. « Nous avons été reçus en fin d’année dernière pour nous présenter le dispositif et nous avons immédiatement décidé qu’il fallait se lancer, souligne Alexis Teillet, maire de Savigny-sur-Orge. Tout dispositif qui permet de faire évoluer la commune et de la faire progresser est le bienvenu et en l’occurrence, le label Cité éducative va permettre de franchir une étape pour l’éducation, l’égalité des chances et l’accompagnement de la jeunesse à Savigny. »

Cinq objectifs affichés par la mairie

Concrètement, le label va permette à la Ville de bénéficier d’un « soutien renforcé pour développer une approche éducative globale, de la petite enfance à l’insertion professionnelle ». A la clé notamment, 450 000 € de financement de l’Etat sur trois ans pour réaliser des actions ciblées, ainsi qu’une coordination entre la Ville, la Préfecture de l’Essonne et le collège Jean-Mermoz, établissement chef de file du dispositif.
Cinq objectifs majeurs ont été ciblés par la municipalité : le développement « d’actions concrètes » dans les domaines de la réussite scolaire, l’insertion professionnelle, la parentalité et l’ouverture culturelle, mais aussi « fédérer l’ensemble des acteurs autour d’un projet commun », « accompagner chaque jeune tout au long de son parcours de vie », « renforcer le rôle de l’école » et enfin « ouvrir les jeunes au monde professionnel, à la culture, au sport et à la citoyenneté ».

Par Teddy Vaury et Robin Lange

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.