Portrait : Abdoulaye Cissoko, le rêve américain

Portrait : Abdoulaye Cissoko, le rêve américain

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Abdoulaye Cissoko et les Seattle Sounders disputent la Coupe du monde des clubs au Maroc du 1er au 11 février prochain. ©DR

Abdoulaye Cissoko (23 ans) a décidé de tenter sa chance aux Etats-Unis. Et le défenseur central des Ulis ne regrette pas son choix.

Au club-house du CO Les Ulis, les maillots de ses plus célèbres représentants sont fièrement exposés. On peut y retrouver ceux de Thierry Henry avec le FC Barcelone (Espagne), Patrice Evra avec la Juventus Turin (Italie) ou encore Anthony Martial avec Manchester United (Angleterre). Parmi eux, une autre tunique attire l’œil. D’une part à cause de sa couleur vert fluo, mais surtout par son origine. Il s’agit du maillot « domicile » de l’équipe américaine des Sounders de Seattle (MLS). Le propriétaire de cette relique n’est autre que le défenseur central Abdoulaye Cissoko (23 ans), qui a porté les couleurs des Ulis de 6 à 19 ans avant de faire ses valises pour exporter son talent au pays du soccer. Du talent oui, mais surtout du travail.

Neveu de Demba Ba
« C’est quelqu’un qui fait preuve de sérieux, d’abnégation et d’assiduité. C’est tout simplement un acharné de travail », appuie Mahamadou Niakaté, l’entraîneur du CO Les Ulis, qui a lancé Abdoulaye Cissoko en National 3 alors qu’il n’avait que 19 ans et demi. Une éthique de travail qu’Abdoulaye Cissoko a hérité de son oncle, l’international sénégalais Demba Ba. « J’ai été voir mon oncle plusieurs fois lorsqu’il jouait en Angleterre, à West Ham, Newcastle et Chelsea. J’avais 14 ans, et ce qui m’avait marqué à l’époque, c’est la discipline des joueurs. Lors des entraînements, ils étaient tous concentrés du début à la fin de la séance », se souvient le natif de Sèvres (Hauts-de-Seine), comme son « tonton », double champion de Turquie, en 2017 avec Besiktas puis en 2020 avec Istanbul Basaksehir.

Une véritable montée en puissance
En juin 2019, Abdoulaye Cissoko a l’opportunité de rejoindre San Diego Zest en USL League Two, l’équivalent de la quatrième division américaine. « En allant là-bas, je voulais taper dans l’œil des recruteurs », avoue-t-il. Mission accomplie pour le joueur des Ulis puisqu’à l’issue de cette micro-saison de trois mois, la franchise américaine des Seattle Sounders (MLS) décide alors de l’engager au sein du Tacoma Defiance, son équipe réserve qui évolue en deuxième division. « J’étais très content de pouvoir jouer avec eux. Mes efforts et mon travail ont été récompensés. Lors de ma dernière année aux Ulis, je me suis entraîné tous les jours pour tenter de décrocher quelque chose », lance l’international U23 sénégalais. En 2021, la carrière du défenseur prend un nouveau tournant. « Le coach m’invite au stage de préparation de pré-saison durant lequel je suis à deux doigts de me battre avec l’attaquant Will Bruin. J’avais été solide au duel et ça ne lui avait pas plu », se marre-t-il. Si cette sortie appuyée n’avait pas plu à l’attaquant vedette de Seattle, elle avait séduit Brian Schmetzer, son coach. « Quand tu joues avec des joueurs d’expérience, qui ont déjà joué la Coupe du monde comme l’Uruguayen Nicolas Lodeiro ou le Péruvien Raul Ruidiaz, il faut vite se mettre au niveau car il y a de la concurrence, confie Abdoulaye Cissoko heureux de sa nouvelle vie aux Etats-Unis.

Abdoulaye Cissoko : « Le foot, ça va très vite. J’ai même signé mon premier contrat pro dans l’avion ! »
« Le foot, ça va très vite. J’ai même signé mon premier contrat pro dans l’avion. Je ne regrette rien. J’ai saisi ma chance au bon moment. Même si ma famille me manque, Seattle est une ville très sympa. Il pleut souvent, c’est le bonheur. Je préfère ça que les grosses températures (rires). » Un exil au pays de l’Oncle Sam qui lui a permis de remplir son armoire à trophées. L’an passé, Seattle a remporté la Champions League CONCACAF contre le club mexicain des Pumas UNAL (5-2 au cumul des deux finales). Durant cette campagne, Abdoulaye Cissoko n’aura joué qu’un seul match en quart de finale retour face au Club Leon (1-1). « L’ambiance était folle au Mexique, se souvient-il. Mais lors de la finale retour contre les Pumas on a joué devant 70 000 personnes dans notre stade. A chaque but il y avait des jeux de lumières. Un vrai show à l’américaine. C’était vraiment très impressionnant. J’ai envie de revivre des moments comme ça. » Et ce dès le 4 février quand Seattle entrera en lice en Coupe du monde des clubs au Maroc contre Al Ahly SC (Egypte). Un match capital pour Abdoulaye Cissoko et ses partenaires car en cas de succès, ils pourraient affronter le Real Madrid (Espagne) en demi-finale. Avant une possible confrontation en finale contre le Al-Hilal FC (Arabie Saoudite) de Moussa Marega, un autre Ulissien.

Jérémy Andrieux