Les seniors, proie toujours privilégiée des vols par ruse

Les seniors, proie toujours privilégiée des vols par ruse

0
PARTAGER
Le commandant Béréni, le mardi 28 mars, à Bièvres.

Le commandant Fabienne Béréni, du commissariat de Palaiseau, organisait le 28 mars une réunion auprès des personnels de santé. Objectif : qu’ils puissent préparer aux mieux les personnes les plus vulnérables à d’éventuels vols ou tentatives d’escroquerie.

Elle en a fait un de ses combats. Si les réunions publiques « ramènent toujours du monde », le commandant Béréni veut aller plus loin et toucher une autre cible, c’est-à-dire les personnes les plus vulnérables, les plus faibles et qui n’ont pu se déplacer lors des réunions précédentes. Son sujet de prédilection : les arnaques, vols et escroqueries infligés aux seniors.

C’est pourquoi, mardi 28 mars, c’est au personnel de santé qu’elle voulait adresser un message. Ceux qu’elle qualifie de relais entre les agents de police et les personnes âgées ont un rôle majeur à jouer, dit-elle. « Vous êtes leurs yeux aujourd’hui. Vous les côtoyez jusqu’à quatre fois par jour. C’est à vous de leur prodiguer des conseils, et, de les aider si un incident est déjà arrivé. »

Déjà 17 vols par ruse depuis le début de l’année

Alors, c’est tant sur l’aspect préventif que sur l’accompagnement que le commandant a voulu axer son intervention. Et les chiffres des vols par ruse sont plus que significatifs. Sur la circonscription de Palaiseau, soit près de 115 000 habitants, depuis le début de l’année, 17 vols par ruse ont été constatés contre 68 en 2014. « Si on continue comme ça, cette année, on va égaliser voir dépasser le chiffre d’il y a trois ans. »

Et, le plus souvent, ce sont les seniors qui en sont les cibles. Accompagnée par Pascal Rougier, major de police, le commandant Béréni liste alors les arnaques les plus fréquentes : le démarchage frauduleux par téléphone, l’utilisation de flyers distribués dans les boîtes aux lettres avec des numéros de téléphone qui mènent généralement à des centrales d’appel.

L’asticot, nouveau mode opératoire

C’est avec un exemple concret que le major a voulu illustrer ses propos. « Nous avons découvert un nouveau mode opératoire dit « à l’asticot«  ». Il raconte alors une récente plainte déposée par une dame âgée. « Le malfaiteur avait mis en confiance sa victime. Elle lui a alors proposé de monter chez elle. De son côté, il lui a fait croire qu’il était vendeur de matelas. » Et la suite est ahurissante. La victime propose alors au faux artisan de venir dans sa chambre pour vérifier l’état du matelas. « Il le palpe et, fait croire à sa cible que son matelas est plein d’asticot, ouvre sa main et montre des dizaines d’instectes. » La dame âgée accepte alors de faire changer son matelas mais explique à l’arnaqueur, que c’est à lui de faire les chèques car « elle ne voit plus très bien« . Au départ, le prix annoncé du matelas était de 400 euros. C’est finalement trois chèques de 1 600, 1 000 et 100 euros que le malfaiteur signera.

Face à ces types d’arnaque, le major et le commandant donnent alors quelques conseils, que les personnels de santé pourront répéter à leurs patients : être vigilant face à des personnes qui se présentent comme agents EDF ou policiers. Ne pas transporter de sommes d’argent importantes, ou encore ne pas divulguer le lieu où l’on entrepose ses bijoux de valeur etc.