La mécanique des Restos du Cœur

La mécanique des Restos du Cœur

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Valérie Delpal et Alfred Riskwait sont bénévoles aux Restos du Cœur depuis plusieurs années.

Mercredi 30 janvier, un nouveau hangar de stockage a été inauguré au centre de distribution des Restaurants du Cœur de Brétigny-sur-Orge. Une preuve matérielle et symbolique du travail d’envergure qu’il reste à mener pour les bénévoles qui s’engagent dans cette association.

« Le processus de prise en charge se fait en trois temps : d’abord l’accueil, l’enregistrement et la distribution « accompagnée », ce qui est très important car cela permet aussi aux bénévoles d’échanger avec les personnes. » Après 33 ans depuis leur création, la mécanique des Restos du Cœur est bien huilée. Avec respectivement six et quatre années passées au service des plus démunis au centre de Brétigny-sur-Orge, Valérie Delpal, 54 ans, et Alfred Riskwait, 67 ans, deux bénévoles parmi les 723 qui s’affairent en Essonne, en connaissent tous les rouages.

« Quand les Restos ont été fondés, j’avais 20 ans et je me suis fait la promesse d’un jour devenir bénévole », se remémore Valérie Delpal, chargée de « l’insertion accompagnement des personnes accueillies ». Pour Alfred Riskwait, qui travaille lui à la distribution des denrées alimentaires, c’est plus classiquement le temps libre laissé par la retraite qui lui a permis de s’intéresser aux Restos. « Une grande majorité de nos bénévoles ici sont des retraités », affirme Alfred avant de se faire reprendre par Valérie, tenant à préciser que des actifs participent le week-end aux actions.

Aides et bénéficiaires se diversifient

Depuis leur création par Coluche, les Restaurants ont considérablement étendu le champ de leurs actions en ajoutant à l’aide alimentaire l’aide au logement, à l’emploi, à l’accès à la justice, au numérique ou à la culture, entre autres. Malgré cette apparente complexité, les deux bénévoles sont à l’unisson lorsqu’il s’agit de rassurer : « Ce n’est pas compliqué d’entrer aux Restos du Cœur : chacun donne les horaires qui lui conviennent, en fonction de ses disponibilités, et peut choisir dans quel domaine il veut apporter son aide », détaille Alfred. C’est dans cette branche moins connue de l’association qu’officie Valérie. «Le but est que personne ne reste sans réponse, grâce à une aide administrative. C’est la raison pour laquelle nous avons créé un pôle numérique. Nous pouvons aider à monter des dossiers pour la Caf par exemple, mais nous avons surtout un rôle d’orientation. Chaque personne accueillie doit être au moins dirigée vers une assistance sociale », explique t-elle.

Mais, malgré leur implication, Alfred et Valérie ne voient guère d’améliorations dans leur centre de distribution. « Chaque année il y a de plus en plus de monde, d’autant plus avec la fermeture du centre d’Athis-Mons l’an dernier », déplore Alfred. Durant cette campagne d’hiver 2017-2019, ce sont 555 familles qui sont inscrites au centre de Brétigny-sur-Orge. « En nombre global, il doit il y avoir un peu moins de monde car il n’y a plus de Roms dans les environs », tempère une fois encore Valérie, qui ne manque pourtant pas de s’inquiéter. « Le public que nous accueillons se diversifie de plus en plus : plus de jeunes, plus de retraités et, peut-être le plus alarmant, de plus en plus de travailleurs pauvres. » D’après les chiffres de l’association, 38 % des personnes accueillies sont mineures.

La campagne d’hiver des Restaurants du Cœur se poursuit jusqu’au samedi 16 mars. Les inscriptions pour bénéficier de cette aide se tiennent chaque mardi, de 9h à 11h puis de 14h à 16h, et le samedi matin, de 9h à 11h.