Essonne : un jeune poignardé au lycée de Cerny

Essonne : un jeune poignardé au lycée de Cerny

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Le lycée Alexandre-Denis à Cerny.

L’agression ultra-violente s’est produite hier, mercredi 9 octobre en fin d’après-midi au lycée Alexandre-Denis de Cerny. Un jeune élève, âgé de 16 ans, a été retrouvé poignardé dans l’enceinte de l’établissement.

Le jeune garçon a reçu deux coups de couteau à la poitrine. Ce sont des personnels de l’établissement qui l’ont découvert. Ils ont immédiatement prévenu les secours qui ont transporté la victime en urgence à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (94) avec son pronostic vital engagé. Ce matin heureusement, le jeune garçon semblait sorti d’affaire.

La brigade de recherche de la compagnie de gendarmerie d’Etampes est chargée de l’enquête. D’après les premiers éléments de l’enquête, ce serait des personnes extérieures à l’établissement qui auraient poignardé la victime.

Des failles dans la sécurité mises en avant

Hier soir une cellule psychologique a été mise en place pour les 200 élèves qui vivent dans l’internat du lycée Alexandre-Denis. Mais cet incident pose la question de la sécurisation de l’établissement qui est en ce moment même en chantier. Alors que des travaux conséquents sont en cours, « il y a eu une volonté de la DASEN pour faire cette rentrée dans l’établissement afin de désengorger les autres lycées », indique Marie-Claire Chambaret, maire de Cerny.

Ce matin, elle était sur place pour rencontrer le chef d’établissement et le personnel enseignant. « Nous avons pu constater ce matin quelles étaient les conditions d’accès à l’établissement. Entre l’entrée principale, la gare routière et le parc derrière l’établissement séparé du lycée par un simple grillage, ceux qui veulent entrer pourront toujours le faire. Mais il est vrai qu’avec le chantier, les ouvriers laissent parfois des accès ouverts », note l’édile qui ne veut incriminer personne.

« Depuis des semaines, il y a des manquements flagrants en terme de sécurité, reprend Gino Bertol, maire de Videlles et surtout parent d’élève. Le jour de la rentrée, les élèves passaient sous des échafaudages avec des ouvriers qui travaillaient à six mètres de hauteur. Les ouvriers du chantier sont mélangés aux élèves et au personnel, il n’y a aucun contrôle. La réalité est qu’on entre et on sort du lycée comme on veut, alors que nous sommes en France en plan Vigipirate. Nous avons attiré l’attention sur ces manquements, et maintenant qu’il y a eu un accident, cela va choquer ».

La Région et l’Inspection académique sur place

L’inquiétude est donc forte dans l’établissement et les professeurs exercent ce jour leur droit de retrait. « J’ai rencontré les personnels de l’enseignement technique et de l’enseignement général qui m’ont confié que le chantier les inquiétait par rapport aux conditions de travail, mais qu’ils n’avaient pas de craintes par rapport aux intrusions », ajoute Marie-Claire Chambaret.

Dès ce matin, la Région avait envoyé une brigade de surveillants supplémentaires afin de contrôler les accès via l’entrée piétonne et la gare routière du lycée Alexandre-Denis. Pour Gino Bertol, la mesure du drame n’a pas été prise et c’est insuffisant. « Deux personnes étaient chargées de surveiller les entrées, mais il n’y avait pas de filtrage, poursuit-il. Il y a un internat dans l’établissement, on peut se poser des questions et tout imaginer ». Katia Merlen, représentante des parents d’élèves, renchérit. « Nous avons toléré jusqu’ici ce qui est tolérable, mais la sécurité de nos enfants est la limite à ne pas franchir, assure-t-elle. Un lycée ne doit pas être accessible à des personnes extérieures. Nous les avions informé de ces manquements, c’est un lycée-passoire. » Eux, ce sont la Région et l’Inspection académique. Justement, une réunion d’urgence a eu lieu ce jeudi 10 après-midi.

Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président au Conseil régional, était sur place. « Il y a peut-être eu des défaillances, des enquêtes judiciaire et administrative sont en cours, pointe-t-il. Ce qui nous soucie, c’est d’offrir une sécurité maximale au personnel et aux élèves. Aussi, ce que je trouve dramatique, c’est qu’on parle de ce lycée pour un drame, et pas des très belles filières de l’établissement et du travail formidable réalisé au quotidien par le personnel. » A ses côtés, Valérie Baglin Le-Goff, directrice académique, poursuit. « Le sentiment d’insécurité est légitime, mais c’est un acte isolé, souffle-t-elle. Il y a un besoin d’apporter des réponses immédiates, nous allons faire un diagnostic sur la sécurité de l’établissement. Les lycées, comme d’autres lieux publics, ne sont malheureusement plus sanctuarisés. »