Longjumeau : la ville en état de crise

Longjumeau : la ville en état de crise

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L'évacuation se poursuivait, jeudi 2 juin au matin. ©S.N.

Jeudi 2 juin, les évacuations continuaient dans le centre-ville de Longjumeau alors que la décrue s’est amorcée en début de matinée.

«Il y a une stabilisation de la montée des eaux, un certain nombre de rues ont diminué en charge d’eau. On peut parler d’amélioration, annonçait Sandrine Gelot-Rateau, maire de Longjumeau, jeudi 2 juin, à 10h. Mais nous maintenons la vigilance, il y a encore un grand secteur sous les eaux.» Environ 500 m2 de la ville sont encore immergés et les services de secours poursuivent l’évacuation des habitations inondées. «Tous les habitants dont le bâtiment est sous les eaux, insiste Sandrine Gelot-Rateau. Y compris les gens qui sont dans les étages. 2500 clients EDF ont l’électricité coupée en centre ville et ce sera un phénomène durable.»

Sandrine Gelot-Rateau a indiqué que près de 2000 personnes étaient ou allaient être évacuées. ©S.N.
Sandrine Gelot-Rateau a indiqué que près de 2000 personnes étaient ou allaient être évacuées. ©S.N.

Car au delà de la montée des eaux, se pose désormais la problématique de l’électricité qui ne pourra être remise en route que lorsque l’ensemble l’eau sera entièrement retirée – pas avant deux jours estime le maire – et ensuite lorsque l’ensemble des transformateurs auront été nettoyés.

En attendant, les commerçants tentent de reprendre un semblant de vie normale. Chez le fleuriste, le sol a déjà été nettoyé. Mais sa cave compte 1,20 m d’eau. «C’est pénalisant pour l’activité. Sans électricité, on n’a plus de contact avec Interflora pour les commandes», souligne Claude Gruel.

La cave de Claude Gruel en fond de magasin est remplie d'eau. ©S.N.
La cave de Claude Gruel en fond de magasin est remplie d’eau. ©S.N.

Au café d’à côté, les gens prennent des nouvelles. «Sans électricité, plus de batterie sur les téléphones portables, indique Thierry Duval, Longjumellois. C’est mon frère qui m’a donné des nouvelles de ma mère que je n’ai pas pu appeler. Avec les véhicules de mon entreprise, on a essayé de ramener un maximum de personnes chez eux, celles qui n’avaient plus de voiture, on essaye de faire fonctionner la solidarité. Mais on a vraiment l’impression d’être dans un îlot.» Son frère, Eric, est trempé jusqu’à mi-cuisse. «Mon appartement est situé au premier étage donc au sec mais pour en sortir, il faut passer dans plus d’un mètre d’eau.»

Dans la bijouterie de Philippe Perez, on a mis tout le matériel en sécurité et on nettoie les sols. «On va mettre du néoprène et du scotch autour de toutes les ouvertures pour bloquer l’eau», insiste-t-il. Le bijoutier estime à au moins 4 jours le manque à gagner. Si n’est pas plus…

Quant aux rumeurs qui battent leur plein parmi les habitants, Sandrine Gelot-Rateau s’est fait ferme. «On a entendu beaucoup de chose sur l’état des bassins et des lâchers d’eau. Il y a 4 bassins en amont de Longjumeau. Ils ont été obligés de lâcher de l’eau sinon il y avait des risques de rupture des digues. Le bassin de Saulx-les-Chartreux qui se trouve juste en amont de Longjumeau est en train de refermer progressivement. Ces bassins se retrouvent à nouveau en capacité de retenir l’eau.»