L’Essonne aura une seule nouvelle brigade de gendarmerie

L’Essonne aura une seule nouvelle brigade de gendarmerie

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Le Président de la République Emmanuel Macron a dévoilé lors d’un déplacement à Tonneins (47), la liste des 238 brigades de Gendarmerie nationale retenues, il n’y en aura finalement qu’une seule en Essonne.

Ce lundi 2 octobre, à l’aube de l’annonce du Président de la République sur la création de plus de 200 nouvelles brigades de gendarmerie en France, en Essonne on attend l’officialisation de trois nouvelles brigades, soit environ 25 gendarmes supplémentaires, sur un territoire représentant 80% de la surface du département.

Ce chiffre de trois, c’est celui qui avait été annoncé lors d’une réunion de lancement de la concertation le lundi 29  novembre 2022 à Lardy, un chiffre qui n’avait pas été remis en cause depuis. Aussi, lorsqu’il est devenu clair qu’une seule brigade mobile allait être créée dans le département, c’est plus que de la déception qui était ressentie, mais de l’incompréhension.

Une brigade mobile créée à Orsay

Mais avant de parler des mauvaises nouvelles, commençons par la bonne. Une nouvelle brigade mobile va donc voir le jour à Orsay. Cette brigade mobile, qui devrait compter un effectif d’environ 7  gendarmes, aura principalement à répondre aux missions suivantes: «accueil du public, des victimes, la prise de plainte », détaille la préfecture de l’Essonne qui précise également qu’elle pourra renforcer «la présence des forces de l’ordre sur l’ensemble du territoire ». Le président de la Communauté d’agglomération de Paris-Saclay, Grégoire De Lasteyrie, se félicite de cette création. «Cette brigade est une réponse opérationnelle à la dimension des enjeux du plateau». Rappelons que dans les prochaines années, près de 50000  personnes fréquenteront quotidiennement le plateau de Saclay.

Et pour le reste du territoire? La réponse tient en quatre lettres: rien ! Alors que la création de deux autres brigades, une fixe et une mobile, était attendue sur le territoire de la compagnie de Gendarmerie d’Etampes, il n’y en aura aucune. Dire que c’est une mauvaise surprise est un euphémisme, tout le monde sur le territoire en est tombé de sa chaise.

Lors de la fameuse réunion du 29  novembre 2022, ce chiffre de trois nouvelles brigades avait pourtant été annoncé. C’était même le titre de l’article du Républicain de l’Essonne du jeudi qui suivait. Le colonel Sublet, commandant du Groupement de gendarmerie de l’Essonne avait fait ce jour-là une présentation d’un diagnostic précis. Outre le plateau de Saclay qui avait été identifié comme un secteur sous tension, l’Est de l’Essonne et notamment le Val d’Essonne et l’ouest à Dourdan et Angerville, avaient identifiés comme des zones où la délinquance se développe et la démographie augmente.

« L’élément marquant, c’est que l’on a un Sud-Essonne qui est plus faiblement maillé », résumait le colonel Sublet. Une brigade fixe dans le secteur de Boutigny-sur-Essonne, et une brigade mobile à Angerville, étaient donc attendues. Ce ne sera pas le cas. «Cette annonce résonne comme un sentiment d’abandon de toute la moitié Sud du département», ont réagi dans un communiqué commun François Durovray, président du Conseil départemental, et Francisque Vigouroux, président de l’Union des maires de l’Essonne. Ils se font les porte-paroles des élus locaux concernés qui n’ont pas tardé à exprimer leur colère sur le sujet. Ils ont tout simplement le sentiment d’avoir été fait «cocu» par l’Etat sur ce dossier pour reprendre le mot de l’un d’entre eux.

L’Essonne, une variable d’ajustement ?

L’Essonne, le 14e département de France par l’importance de sa population, se retrouve donc avec Saint-Martin, la Creuse, le Gers, la Haute-Loire, la Lozère, la Mayenne, la Meurthe-et-Moselle, la Sarthe et la Haute-Vienne comme l’un des seuls départements à ne se voir décerner qu’une seule nouvelle brigade. Les six départements les moins peuplés de cette liste comptent autant d’habitants que l’Essonne. Autant dire donc que notre département est le plus mal loti de l’annonce présidentielle. Si, à la gendarmerie de l’Essonne, on n’a évidemment pas commenté cette annonce, difficile de ne pas voir l’embarras ressenti.

Alors qu’initialement 200  brigades étaient annoncées, il y en a 238, mais l’Essonne en a deux de moins que prévu. On peut imaginer que cette décision inattendue est le fruit d’un arbitrage de dernière minute au plus haut niveau. Dans d’autres départements, un lobbying politique a donc pu peser dans la balance et l’Essonne en fait aujourd’hui les frais. Cela laissera des traces. Et cela donne matière à réflexion. Quelle est aujourd’hui l’image de l’Essonne, celle d’un département ou d’une variable d’ajustement…