Milly-la-Forêt : ils disent non aux animaux dans les cirques

Milly-la-Forêt : ils disent non aux animaux dans les cirques

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Des manifestants ont alerté les automobilistes samedi 29 février sur la détention d'animaux dans les cirques.

L’installation d’un cirque sur le terrain du centre équestre a créé le débat.

Les animaux sauvages ont-ils leur place dans un cirque ? Doit-on définitivement interdire ceux qui les accueillent encore ? Voici deux questions qui ont fait grand bruit ces derniers jours a Milly-la-Forêt suite à l’installation jusqu’au dimanche 1er mars d’un cirque sur le terrain du centre équestre à l’entrée de la ville et qui détient près d’une quarantaine d’animaux dont des lions, chameaux, zèbres et lamas, visibles pour la plupart depuis la route.

Une manifestation le 29 février

Si la loi française n’interdit pas aux cirques la détention d’animaux non domestiques dès lors que leurs conditions d’accueil sont jugées correctes, les communes sont en revanche en droit de prendre des arrêtés visant à interdire leur installation. La municipalité milliacoise n’a pas souhaité accueillir le cirque franco-belge sur un terrain municipal mais ne lui a pas interdit d’y trouver un terrain privé par ses propres moyens. Soutenant la mairie, plusieurs associations et particuliers ont souhaité mener des actions contre cette présence et justifié leur mécontentement face à la détention d’animaux.

Un groupe de manifestants s’est rassemblé au rond-point face aux écuries samedi 29 février avant le spectacle du jour, pour alerter les automobilistes sur les conditions d’accueil des animaux et leur utilisation. « Nous ne blâmons pas les cirques, je valorise leur art, leur savoir-faire, mais ils pourraient le faire sans utiliser d’animaux, explique Célia, manifestante qui milite pour la cause animale. Il faut respecter leur mode de vie, ce sont des êtres vivants qui ressentent des choses, la tendresse, la peur et la douleur. Ils n’ont pas la vie qu’ils devraient avoir s’ils étaient dans la nature, ce n’est pas normal d’obéir à un fouet, et là ils n’ont pas assez de place ! »

« Il y a des lois, nous les respectons »

Manifestants et circassiens se sont rencontrés. Mais bien que cordial, le dialogue est resté fermé. Sergio Müller, capacitaire en détention d’animaux sauvage depuis 1998, est propriétaire du cirque qui existe depuis sept générations et a défendu le bien-être de ses animaux. « Cela ne sert à rien de manifester tant que l’Etat nous donne l’autorisation, explique-t-il. Si nos animaux étaient malheureux, il y a longtemps qu’on nous les aurait retirés. Nous sommes contrôlés par les services vétérinaires. Il y a des lois, que nous respectons. Cinq mois de l’année, ils sont sur cinq hectares de terrains et lors des déplacements, ils ont tous en extérieur des cages de détente, ils ne restent pas enfermés dans les camions. »

Le cirque, qui semble agir dans la légalité, n’a vraisemblablement pas été précis auprès du centre équestre à qui il louait l’emplacement, sur le nombre et types d’animaux et la taille des installations réelles… Les manifestants n’ont pas été le nombre escompté mais ont exprimé leur point de vue. Ils n’ont pu empêcher la tenue du spectacle. « Ils ont peut-être la loi pour eux, mais c’est plus haut qu’il faut viser », explique Corentin, manifestant.

Retrouvez cet article dans nos éditions papier et numérique du jeudi 5 mars.

(par notre correspondante Caroline Labbé)