Atlhétisme : retour aux sources pour Yanis Meziane

Le demi-fondeur d’Athlé 91 dispute à partir du 16 septembre les championnats du monde d’athlétisme au Japon où il est né il y a plus 23 ans.

« J’ai hâte de recourir sur un grand championnat. » La veille de son départ pour Wakayama (Japon) (ndlr : jeudi 4 septembre) où l’équipe de France d’athlétisme effectue un stage de quatre jours avant les championnats du monde de Tokyo (13-21 septembre), Yanis Meziane ne cachait pas son impatience de débuter la compétition dans un pays qui lui est cher. Même s’il n’y est resté que quelques mois après sa naissance à Nishihara, le 26 janvier 2022, le pensionnaire d’Athlé 91 « apprécie beaucoup la culture japonaise, ses valeurs, notamment le respect, sa gastronomie, son patrimoine culturel ». Et durant ses quinze jours au pays du soleil levant, il a bien l’intention de s’octroyer quelques visites et « jouer un peu les guides pour ses potes athlètes ».
Le spécialiste du 800 m, qui n’entrera en piste que le mercredi 16 septembre (séries), a fait ce qu’il faut pour faire partie du voyage. Après avoir réalisé les minima dès le 2 juin en courant 1’43″93 à Rovereto (Italie), l’Essonnien a eu deux mois pour bien se préparer pour les championnats de France Elite de Talence (Gironde) où il a brillamment validé son billet pour les Mondiaux en décrochant son premier titre national majeur.

« J’ai bien réalisé que j’étais champion de France. Souvent, on n’a pas le temps car la saison s’enchaîne. Là, j’ai pu savourer et aussi me focaliser sur les mondiaux. Contrairement à d’autres amis athlètes qui ont dû attendre la sélection début septembre, je savais déjà que j’étais qualifié. J’ai donc pu me préparer sans stress », confie Yanis Meziane. Ce dernier s’est aligné sur trois courses en août avec plus ou moins de succès.

«Ce sera un parcours du combattant »
S’il a battu son record personnel à Budapest (Hongrie) (1’43’’71), et ce pour la troisième fois de la saison, il a aussi abandonné à Bruxelles (Belgique) après une bousculade. « Je venais de courir à Lausanne (Suisse) sous la pluie, je pense que j’étais encore fatigué. Quand j’ai été bousculé, j’étais déjà « lactique », j’ai préféré mettre le clignotant », raconte le champion d’Europe espoir 2023, bien conscient qu’il devra jouer des coudes pour se hisser en finale mondiale programmée le samedi 20 septembre. « Ça va déjà être très costaud d’entrer en demi-finale. Yanis l’avait fait en 2023, mais depuis, le niveau du 800 m s’est densifié, note son entraîneur, Boris Le Helloco. Il faut attendre le tirage au sort des séries, mais ce sera un parcours du combattant. » Seuls les trois premiers de chaque série ainsi que les trois repêchés au temps seront qualifiés pour les demi-finales (le jeudi 18 septembre). « Quand on voit les temps des 56 engagés, dont 26 d’entre eux courent en moins de 1’44, Yanis va devoir courir au niveau de son record personnel dès les séries », prévient Boris Le Helloco, satisfait des progrès réalisés par son élève : « Il avait déjà bien progressé l’an dernier mais il n’avait pas pu s’exprimer en raison de cette douleur au genou qui lui a coûté sa qualification pour les JO. Il a profité de l’hiver pour se remettre la tête à l’endroit. »

Sa saison en salle aura été toutefois mitigée. Malade aux championnats de France Elite, il manque le titre (2e). Il est éliminé dès les séries aux Europe (premier non repêché) puis il chute en demies aux Mondiaux de Nankin (Chine). Yanis Meziane a vite switché vers la saison estivale. « Le stage en Afrique du Sud, fin avril-début mai, avec le groupe de Gabriel Tual lui a fait du bien. Il s’est rendu compte que Tual s’entraînait beaucoup plus dur que lui », souligne son entraîneur. Le demi fondeur d’Athlé 91, dont l’objectif était de courir en 1’43 cette saison, devra sans doute grappiller encore plusieurs dixièmes pour s’inviter pour la première fois de sa carrière, à 23 ans, en finale des championnats du monde. Réaliste sur la difficulté qui l’attend, Yanis Meziane estime qu’il lui « manque une seconde pour aller chercher le top 8 mondial. »

Aymeric Fourel

Aymeric Fourel
Aymeric Fourel
Rédacteur en chef adjoint des Sports au Républicain de l'Essonne.
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