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Essonne : foule à la réunion d’information sur le projet ECT au Val-Saint-Germain

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La salle du conseil était trop petite pour accueillir l'ensemble du public (photo © Le Républicain de l'Essonne).

Une réunion d’information sur le projet de réhabilitation d’une friche sur une ancienne carrière d’argile a eu lieu le mardi 11 avril.

Située sur le site dit du Houdoux, la friche auparavant exploitée par l’entreprise Wienerberger est aujourd’hui un site artificialisé, désolé, où la biodiversité n’est plus présente. L’entreprise ECT travaille depuis 2021 sur un projet de réhabilitation du site.

D’ores et déjà, les deux carrières ont été rebouchées. Désormais, l’entreprise travaille sur un remodelage des terres avec d’une part une renaturation sur une partie de la friche, et, en partenariat avec l’entreprise Akuo à la création d’un parc photovoltaïque.

Lors de la présentation, l’entreprise ECT a rappelé que la concertation a débuté depuis mai 2021 avec l’Etat, la mairie, le Département et les associations environnementales. «Nous avons modifié notre projet initial afin de ne pas modifier les vues depuis le GR11 et assurer l’intégration paysagère du projet», indiquait le représentant de l’entreprise.

L’exhaussement du terrain prévu initialement sur 15,3  hectares passe à 11,8 ha et le parc photovoltaïque voit sa surface réduite de 7,1 à 4,5  hectares. Cela permettrait à l’entreprise de renaturer complètement les deux parcelles les plus au sud, soit 5,2  hectares qui seraient transformés en prairie sur lesquels des arbres seraient plantés.

Le parc photovoltaïque serait invisible en périphérie avec des coteaux renaturés avec des essences locales permettant d’assurer l’intégration paysagère. La centrale pourrait produire, 6  GWh d’électricité par an, soit la consommation de 1200 foyers. Elle pourrait être mise en service à l’été 2029 si le calendrier est respecté.

Une demande d’autorisation environnementale (DAE) et d’un permis de construire pour l’ensemble du projet pourraient être déposés au plus tôt au cours de ce printemps. Une procédure qui dure un an. C’est l’Etat qui approuve la DAE. L’apport de terre pourrait donc commencer au plus tôt en 2024 pour quatre ans. Pour le permis de construire de la centrale photovoltaïque, une modification du Plan local d’urbanisme de la commune du Val-SaintGermain est nécessaire.

Défiance des habitants et des associations

Sur le papier, le projet semble parfait, mais il suscite des inquiétudes localement. La première inquiétude provient du passage des camions dans le hameau du Marais. Concrètement, le remodelage du site nécessite d’importants apports de terre. Le trafic moyen serait de 90 poids lourds par jour, du lundi au vendredi. Le trafic aura lieu entre 7h et 16h maximum assure l’entreprise ECT.

C’est beaucoup trop pour les riverains qui sont venus le clamer haut et fort mardi dernier dans la salle du Conseil municipal du Val-Saint-Germain. Environ 120  personnes étaient venues assister à la réunion, dont la moitié de la commune d’après les observateurs présents. Une inquiétude légitime dont l’entreprise ECT a bien conscience. Celle-ci a donc présenté une proposition de déviation pour éviter de passer dans le hameau du Marais.

Afin d’éviter de passer au plus près des habitations, les poids lourds emprunteraient la RD131 avant de passer sur une piste créée au droit du centre équestre et de rejoindre la RD132 de l’autre côté du hameau. Insuffisant pour les habitants du hameau les plus bruyants mardi soir.

Des questions ont également été posées sur les apports effectués et sur la traçabilité des terres inertes apportées. Si l’entreprise ECT a assuré que la traçabilité des apports empêchait toute mauvaise surprise, des doutes subsistaient dans l’assistance. Les associations environnementales présentes ont lu une motion affirmant leur opposition à ces apports de terre. Jean-Pierre Moulin, président de l’association Essonne nature environnement, présent à cette réunion, a affirmé soutenir cette motion.

Le projet de centrale photovoltaïque n’a lui pas suscité d’opposition, mais la pente du terrain orienté Nord impose un remodelage. Sans celui-ci rien ne se fera et le site risque de rester encore en l’état.