Essonne : les cultures urbaines fédèrent le collège Camus de La Norville

Essonne : les cultures urbaines fédèrent le collège Camus de La Norville

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Les collégiens devant le portrait d'Albert Camus réalisé avec l'artiste Brikx.

Le vendredi 17 juin dernier, les élèves du collège Albert-Camus qui ont participé au projet cultures urbaines ont présenté ce qu’ils ont accompli à leurs parents.

La dernière étape d’un grand projet a eu lieu vendredi au collège. Les élèves de trois classes, de 4e et de 3e de l’établissement, ont participer à des ateliers street art avec Brikx, un artiste parisien de renommée mondiale qui travaille avec des Lego, OneShort, un artiste street art local, et Da’Pro, pour des ateliers d’écriture de rap. Sur scène, les collégiens ont récapitulé toutes les différentes étapes des projets, des visites d’expositions, à la découverte des œuvres urbaines, en passant par les concerts et les créations qu’ils ont réalisées lors des ateliers.

Tout cela répondait à plusieurs objectifs. « Se sentir bien dans sa peur, se sentir bien au collège et créer ce sentiment d’appartenance au sein de l’établissement », rappelait Adeline Paget, professeur d’anglais à l’initiative de ce projet. Et le résultat s’est vu ces derniers mois jusqu’à vendredi soir. « Je suis très contente de voir comment les élèves ont évolué au cours de ce projet. Ils ont vécu beaucoup de choses et tout le monde a été très investi », ajoutait l’enseignante.

Pour que ce projet soit un succès, il fallait que les collégiens en deviennent des acteurs évidemment. Et fan de hip hop ou pas, curieux sur les cultures urbaines ou pas, les rencontres avec les artistes, les sorties, et la passion avec laquelle les enseignants ont mené ce projet a su convaincre les élèves. « Nous avons tous compris que nous avons vécu quelque chose d’exceptionnel cette année. C’était une année incroyable. Nous avons pu apprendre tellement de choses et en même temps nous amuser », soulignait Sana, élève de 3e en SEGPA.

Les parents d’élèves vendredi soir saluaient également le travail effectué dans l’établissement. « J’ai ressenti un vrai épanouissement chez ma fille. Elle s’est véritablement lâchée et libérée cette année », confie une maman. « Cela a vraiment donné aux enfants une confiance en eux », complétait un papa. Tous ont confirmé « la motivation », de leurs enfants pour aller au collège chaque jour et ont salué « la bienveillance » au sein du collège Albert-Camus.

Créer la confiance entre ados et adultes

A l’adolescence où les choses sont parfois compliquées, les relations avec les adultes difficiles, et le dialogue parfois absent, le collège Albert-Camus a peut-être trouvé une solution. L’atelier d’écriture mené avec Da’Pro en est d’ailleurs le parfait exemple. Les textes écrits par les collégiens, dont quelques-uns ont été lus vendredi, étaient parfois très forts. « J’ai été surpris par l’émotion de certains textes. Des jeunes pleuraient parfois en me donnant ce qu’ils avaient écrit, c’était très fort », a-t-il confié.

Et ce qui en ressort, c’est la difficulté d’être compris par les autres, et notamment des adultes, ou le sentiment de solitude des adolescents. « Le paradoxe, c’est que dans la société dans laquelle on vit, avec les réseaux sociaux, ils pensent que personne ne les écoute », avouait Da’Pro.

C’est bien ce qui a changé au cours de ce projet au sein de l’établissement. « Tout ce que nous avons vécu ensemble nous a permis de nous connecter. Les élèves ont compris que les adultes étaient là pour les écouter, qu’ils étaient là pour eux », a souligné Adeline Paget. Et c’était palpable vendredi soir, alors que les élèves allaient vers les autres, parlaient, riaient, et partageaient les souvenirs de ce projet comme ils n’en avaient jamais vécu.

« Nous avons eu de la chance, c’est à ça que devrait toujours ressembler l’école », analysait Sana. Un point de vue partagé par les parents d’élèves, « c’est ça le collège aujourd’hui, un lieu avec des profs 2.0 », a conclu Nicolas, un parent d’élève.

Au collège Albert-Camus, c’est « peace, love, unity and having fun », comme l’a lancé Adeline Paget au début de la soirée.