Essonne : pas d’inclusion au menu à Morigny-Champigny

Essonne : pas d’inclusion au menu à Morigny-Champigny

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Marylou et Liaam ont droit à une scolarité normale.

L’inclusion, certains parents d’élèves de Morigny-Champigny aimeraient l’entendre moins souvent évoquée dans les grands discours, mais plutôt la voir dans la réalité.

Alors que le vendredi 14 juin était le jour de la fête de l’école Jean-de-la-Fontaine, elle avait un goût amer pour trois familles. « En effet, nos trois enfants, ne peuvent pas manger à la cantine, car l’Education Nationale ne souhaite pas prendre en charge nos enfants sur le temps périscolaire de la pause méridienne », indique Stéphanie Paul Le Garff, l’une des trois mamans concernée par cette situation.

Le sujet ne date pas d’aujourd’hui. «  Depuis mai 2018, la municipalité, saisie par plusieurs familles morignacoises, a interpellé les différentes instances de l’Education Nationale pour demander la mise en place et la prise en charge des AVS sur le temps périscolaire comme le prévoit la loi du 17 août 2015, qui précise que le personnel accompagnant à l’inclusion scolaire est recruté par les services de l’Etat », rappelle Bernard Dionnet, maire.

Mais les différentes actions tant des parents d’élèves que de la municipalité sont restées lettres mortes. « Nous n’avons pas de réponse, par d’accusé de réception de nos messages rien. Nous avons l’impression qu’on se fout de nous et de nos enfants », ajoute Stéphanie Paul Le Garff. « L’inspectrice de la circonscription de l’Education Nationale a relayé nos demandes, mais nous n’avons eu aucun retour. Nous sommes montés jusqu’au recteur, la prochaine étape c’est le ministre et le Président de la République », se désole Corinne Tiquet, maire-adjointe.

La municipalité s’appuie non seulement sur la loi, mais également sur des décisions de la justice administrative. « La Cour d’appel administrative de Nantes dans son arrêt du 25 août 2018 indique qu’il incombe à l’Etat d’assurer la continuité du financement des accompagnants des élèves en situation de handicap pendant les activités périscolaires », ajoute Bernard Dionnet.

Dans les faits, ce désengagement de l’Etat est compensé par les acteurs locaux. Quand en mai 2018 l’AVS de Marylou, porteuse de trisomie 21, part en formation, la municipalité a décidé de prendre en charge l’accompagnement afin de ne pas perturber la scolarité de la petite fille. Grâce à cela, Marylou prend ses déjeuners aujourd’hui à la crèche gérée par l’agglomération de l’Etampois Sud-Essonne.

Le problème est le même pour Liaam et pour un troisième enfant en fauteuil qui sera scolarisé à compter de la rentrée 2019. Tout ce que demandent les parents et la municipalité c’est seulement que l’Etat fasse son travail et permettent à ces enfants d’avoir une scolarité normale.

« Marylou est heureuse à l’école, elle s’y épanouit », confie sa maman. Ses camarades l’adorent aussi, mais elle et les autres enfants touchés par un handicap risquent de se retrouver mis à l’écart de fait à cause de l’inaction de l’Education Nationale. Choquant !

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