Essonne : vers une hausse des impôts à Morigny-Champigny

Essonne : vers une hausse des impôts à Morigny-Champigny

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Le Conseil municipal de Morigny-Champigny s'est réuni le vendredi 24 mars dernier.

Lors du débat sur le rapport des orientations budgétaires de la ville, Bernard Dionnet, maire, a dressé un tableau sans fard de la situation.

Les conseillers municipaux de la ville étaient réunis vendredi 24 mars au soir pour délibérer sur plusieurs points à l’ordre du jour, et surtout débattre des orientations budgétaires de la ville pour 2023. Lors de ces orientations budgétaires, la situation financière de la commune a fait l’objet de longues discussions.

En effet entre des ressources en baisse et une facture énergétique qui explose, la situation est fortement contrainte pour une commune longtemps considérée comme sans difficulté dans le Sud-Essonne, et dont le maire, Bernard Dionnet, a la réputation d’être un gestionnaire très rigoureux. Pourtant, des décisions difficiles doivent être prises cette année pour permettre à la ville de mener à bien ses projets.

Le premier écueil, c’est la diminution des ressources. Aujourd’hui, «79,92% des ressources de la collectivité proviennent des taxes locales», a rappelé Bernard Dionnet lors d’une présentation très complète. Les dotations de l’Etat sont en baisse, et les prélèvements au titre de la loi SRU et du FPIC sont en hausse. A tel point qu’aujourd’hui la ville donne plus qu’elle ne reçoit. « Pour 2023, l’hypothèse est que nous devrons payer sur notre budget de 156 000 à 234 000 €», a rappelé le maire, au titre de la péréquation entre communes dites riches ou pauvres, et du non-respect du nombre de logements sociaux sur la ville.

6% d’augmentation des taux d’impôts locaux

Cet état de fait, auquel s’ajoute l’augmentation de 160% du tarif de l’électricité, et de 385% de celui du gaz, soit une facture pouvant s’élever au total à 381000  € avec le soutien de l’Etat contre 172000  € en 2019, met la commune en difficulté. «Nous allons chercher des pistes d’économie, mais nous avons diminué nos dépenses de fonctionnement de 10 % en 10  ans», rappelle le maire. Une diminution comme on en voit rarement dans les collectivités.

Le plan de sobriété énergétique drastique qui prévoit une économie de 30% sur l’électricité et 50% sur le gaz, va donc se poursuivre en 2023. Cela signifie qu’il n’y aura pas de chauffage ni dans le gymnase, ni à la salle des fêtes cette année. «Notre objectif est de finir l’année 2023 avec un résultat proche de 0  €», annonce Bernard Dionnet. Une ligne budgétaire à 0 € pour les dépenses imprévues, et payer uniquement ce qui doit être payé. Tel est le plan de la ville.

Mais pour y parvenir, il n’y a qu’une solution. «Nous allons proposer une augmentation de 6 % des taux de l’imposition locale », a indiqué le maire. Une augmentation qui s’ajoute à l’augmentation de 7,1% des bases pour les particuliers. Cette manne financière supplémentaire, de 316000  € au total, doit permettre d’équilibrer le budget sans toucher aux réserves financières de la commune.

«Nous allons ainsi pouvoir mener à bien notre programme d’investissement pour le Centre bourg innovant et écologique », a expliqué le maire, «sans gâcher les efforts menés ces dernières années».

Du côté de l’opposition, si on ne conteste pas le diagnostic effectué par le maire et les services municipaux, on aurait souhaité l’utilisation d’une autre solution. «On aurait pu utiliser 4 % de la cagnotte que nous avons en réserve pour éviter cette augmentation de 6%. On ne sait pas aujourd’hui si la crise est conjoncturelle et structurelle et nous aurions eu encore la possibilité d’augmenter les taxes l’année prochaine si nécessaire », a estimé Bertrand Guimard.

Un choix impossible pour Bernard Dionnet. «Vous aviez eu le courage d’augmenter les impôts à l’époque, il faut l’avoir maintenant», a conclu l’édile, faisant référence aux augmentations décidées en 2009 et 2011 par les élus d’opposition alors aux manettes.