La ville des Ulis fête ses 40 ans

Officiellement née par un décret préfectoral du 17 janvier 1977, Les Ulis est la dernière ville créée en Essonne. Habitants et élus se préparent à souffler ses 40 bougies lors d’une journée festive ce vendredi 17 janvier. Le programme débutera à 19h sur la place de la Liberté avec un spectacle son et lumière.

C’est l’histoire d’anciens champs de betteraves, de fraises et de blé devenus une ville de 25 000 habitants. Après une naissance mouvementée et des premiers pas un peu difficiles [lire notre interview de Paul Loridant, un extrait ci-dessous], la commune des Ulis fête aujourd’hui ses 40 ans. Des décennies au cours desquelles les habitants et les élus ont su forger l’identité de la 196e ville de l’Essonne.
Pourtant, au moment de sa conception, la future commune des Ulis ne reçoit pas beaucoup d’amour. Elle est tiraillée entre deux parents qui se partagent la garde : d’un côté Bures-sur-Yvette et de l’autre Orsay. Deux communes (où il fait bon vivre) qui comptent 18 000 habitants à elles deux. Et ces dernières ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de ces nouveaux locataires. En effet, 10 000 logements ont été construits sur 200 hectares. « Les débuts ont été compliqués mais, aujourd’hui, Les Ulis est devenue un centre politique et culturel important. C’est d’ailleurs une commune plus dense que ses voisines, souligne Paul Loridant, premier maire des Ulis et aujourd’hui adjoint en charge des finances et des affaires sociales, qui, à l’époque, a milité pour la fusion entre Bures et Orsay. C’est dommage, de nos jours cette immense ville serait le centre de l’agglomération Paris-Saclay. »

Plusieurs hypothèses sur la signification des Ulis

Le 17 février 1977, la nouvelle ville sort officiellement de terre. Même si les premiers habitants sont installés dans les quartiers des Bathes et de Courdimanche depuis 1968. « Le tout premier était le gardien de la résidence des Bathes », se souvient Paul Loridant.

Et, comme pour toute naissance, il faut un prénom. ça sera Les Ulis. Pourquoi ? Il s’agirait du nom d’un des lieux-dits sur lequel ont été construits les premiers quartiers. D’autres hypothèses avancent que Les Ulis vient du verbe « Uller » en latin qui signifie « brûler ». Cela correspondrait au fait de brûler les herbes des champs avec leurs racines puis à fertiliser le sol avec les cendres…

L’arrêté préfectoral qui officialise la création des Ulis. ©Le Républicain du 24 février 1977

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Extrait de l’interview de Paul Loridant, le premier maire des Ulis

« Cela a été un véritable tournant dans ma vie »

Le Républicain  : La commune fête ses 40 ans. Pourtant, les premiers habitants sont arrivés à la fin des années 1960. Que s’est-il passé durant ces années ?
Paul Loridant  : « Tout a débuté avec la création d’un grand ensemble immobilier dans les années 1960. L’objectif était de construire des immeubles pour répondre aux besoins de logements du CEA et de la faculté d’Orsay. C’est une décision de l’Etat, imposée aux villes de Bures-sur-Yvette et d’Orsay, qui a engendré la création de la Société d’aménagement Bures-Orsay. Elle avait pour mission d’acquérir les terrains, créer les réseaux et les routes puis de vendre les parcelles à des promoteurs immobiliers.

Le Républicain  : Pour quelles raisons une troisième ville a-t-elle été créée ?
P. L. : Dans les années 1970, le sous-préfet de Palaiseau a réussi à convaincre le préfet de l’époque d’ériger le grand ensemble en une commune autonome. Avant, c’était le Syndicat intercommunal qui dirigeait ce territoire, c’est-à-dire une alternance entre le maire de Bures et celui d’Orsay. Un referendum local a été organisé pour choisir entre trois propositions : fusionner Bures-sur-Yvette et Orsay, conserver le statu quo ou créer une troisième ville. C’est cette proposition qui l’a emportée. Pour ma part, j’ai milité pour la fusion. Mais j’avais 40 ans d’avance !

Le Républicain  : Vous êtes originaire de Perpignan et vous êtes devenu le premier maire des Ulis à 28 ans. Comment vous êtes-vous retrouvé à la tête de cette commune ?
P. L. : J’étais étudiant à Science Po et en 1972 je me suis marié avec une jeune fille d’Orsay. C’est comme ça que je suis arrivé en Essonne. J’étais militant PS et, au départ, j’étais la tête de liste du Parti socialiste à Orsay pour les élections municipales de mars 1977. J’ai finalement été candidat sur Les Ulis et nous avons remporté le second tour après avoir fusionné avec la liste du Parti communiste. A cette époque, je faisais partie des maires les plus jeunes du département.

Paul Loridant, lorsqu’il était jeune maire.©mairie Les UIis

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Un dossier complet sur l’histoire des Ulis est à retrouver dans notre journal ou notre édition numérique du jeudi 16 février.