Le Républicain de l’Essonne s’engage avec IledeFrance Terre de saveurs, organisme associé à la Région Ile-de-France et présidé par le conseiller régional Gérard Hébert, pour valoriser l’identité du territoire francilien et le faire partager par tous. Cette valorisation passe par la nouvelle marque de territoire « Produit en Ile-de-France » née en 2018. Cette marque compte d’ores et déjà 1 400 produits dont un nombre important proviennent du territoire essonnien. Ce sont ces productions du terroir de notre département que votre journal présentera chaque semaine dans cette page.
Au Salon international de l’Agriculture (SIA), la coopérative Ile-de-France Sud (coop IDF Sud) a présenté la farine L’Essonnienne aux côtés des Moulins Fouché. Le regroupement a créé un silo spécifique pour assurer la traçabilité de la matière première. Cela concerne 2 000 tonnes de blé par an et 90 producteurs dans le département. « Nous avons signé un contrat Agri-éthique avec les Moulins Fouché, explique Hervé Courte, directeur général de la coop IDF Sud. Durant trois ans, le prix de la tonne de blé est fixe. Cela garantit une vente durable aux exploitants. » La production de blé, le stockage des graines, le travail de meunier, tout se déroule en Essonne.
La fédération a aussi lancé avec la Région au SIA la baguette La Francilienne. Engagé dans une politique de soutien sans faille envers les 700 agriculteurs-adhérents, la coopérative promeut des produits 100 % locaux et le circuit-court. Selon le directeur général, des lycées de la région devraient être approvisionnés avec cette baguette dès la rentrée prochaine.
Un stockage sur-mesure
Proposer des produits locaux et éthiques a amené le groupe basé à Morigny-Champigny à être labellisé IledeFrance Terre de saveurs. « Nous avons un service de qualité qui permet de fournir nos clients avec des céréales certifiées Label Rouge, Agriculture biologique (AB), ou encore Agri-éthique commerce équitable de France », souligne Hervé Courte.
La coopérative, indépendante financièrement et stratégiquement, regroupe 70 salariés et 700 agriculteurs. « Une coopérative ne peut pas être achetée, appuie le directeur. Les membres sont à la fois fournisseurs, actionnaires et clients. » Ils s’engagent sur 5 ans renouvelables à participer au capital social de la coop IDF Sud qui leur fournit semences, engrais et autres matériels d’agro-fourniture. La zone géographique s’étend d’Ablis (Yvelines) à Maisse (Essonne) et de Rambouillet (Yvelines) à Fontainebleau (Seine-et-Marne), en passant par l’Eure-et-Loir et le Nord du Loiret. La coopérative stocke sur 18 sites les productions de céréales, d’oléoprotéagineux et de légumineuses. Elle a une capacité de 180 000 tonnes mais, en 2020, ce sont 250 000 tonnes qui ont été gérées par la coop IDF Sud.
Après leur acheminement, que deviennent les productions ? Le blé tendre est employé par les meuniers pour en faire de la farine. Le blé dur est envoyé vers les semouliers et les fabricants de pâtes. L’orge brassicole est utilisé en majorité par les malteries comme Albert en Belgique qui commande 40 000 tonnes par an. Le maïs va chez les amidonniers et le colza est transformé en huiles alimentaires ou encore en carburant diester.
Un quai d’embarquement prometteur
Lors de l’assemblée générale du 5 décembre 2019, Hervé Courte a noté « un résultat net d’1 million d’euros. (…) S’ils sont si bons, c’est grâce au quai de chargement de Corbeil, un outil qui nous permet d’être très compétitifs ». Le regroupement utilise ce mode de transport au bilan carbone faible depuis sept ans. Plus de 150 000 tonnes sont acheminées chaque année vers le premier port céréalier français à Rouen et le Nord de l’Europe.
L’Europe, la France et ses régions vont investir d’ici 2025 dans des travaux de grande envergure pour permettre le passage de péniches de 4 500 tonnes, soit l’équivalent de 196 camions. La coop IDF Sud espère, avec ce nouvel aménagement fluvial, passer à 250 000 tonnes à l’année.
Développer le bio et la filière légumes
La fédération a d’autres ambitions pour l’avenir. « Nous souhaitons consolider nos fonds propres, moderniser ou bien reconstruire nos outils et garder une bonne productivité industrielle », souhaite le directeur Hervé Courte. La coopérative compte 35 à 40 exploitants en agriculture biologique. Ils fournissent 7 000 tonnes annuelles. Parmi eux, Stéphane Besnard, agriculteur à Mespuits. « Je travaille beaucoup plus avec la coopérative depuis que je suis en bio. Son point fort est la commercialisation : les acheteurs sont bien identifiés et la majorité se trouvent en Ile-de-France. Je suis au bon endroit. » Le blé meunier qu’il produit est moulu en farine pour le pain bio d’Ile-de-France.
De son côté, Patrick Théet, exploitant à Brouy, a démarré la conversion début 2019. « Il y a vingt ans, ceux qui ont choisi de faire du bio ont dû se débrouiller seuls. Aujourd’hui, la coopérative est présente, elle sécurise les paiements et optimise la logistique. Elle a deux silos de stockage pour le bio à proximité. » Un troisième verra le jour à la fin de l’année : « nous avons prévu un investissement d’un montant de 2,5 millions d’euros du côté de Champmotteux ». Dans le projet est prévu aussi un centre de nettoyage des légumes secs (pois chiche, lentilles, haricots, quinoa) et une usine de conditionnement. Un nouveau défi avec la moisson de 2021.
• Coopérative agricole Ile-de-France Sud
Z.I. Morigny-Les Rochettes
Tél. : 01.69.92.10.10
Mail : [email protected]
Site : www.idfscoop.com/coop
Retrouvez cet article dans nos éditions papier et numérique du jeudi 12 mars.
